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Dossier Claude Esteban
« Une transparence rêvée »

mai 2006 | Le Matricule des Anges n°73

> jean-yves masson *

En quoi l’expérience de la traduction a nourri ses poèmes ?
Claude Esteban a raconté dans Le Partage des mots comment le bilinguisme avait été pour lui le plus difficile obstacle à surmonter pour accéder à sa vocation de poète. Le choix de la langue française s’est effectué pour lui au terme d’une expérience proche de la « nuit obscure » de Jean de la Croix, de l’abîme intérieur en tout cas ; et il disait volontiers, quand on l’interrogeait sur la traduction, que c’était seulement à partir de ce choix qu’il lui avait été possible d’être traducteur. Le bilinguisme total empêche, en effet, le processus de traduction, contrairement à une idée reçue. Pour aller d’une rive à l’autre du fleuve, il est nécessaire d’avoir sa résidence d’un côté ou de l’autre ; si l’on habite au milieu, c’est-à-dire nulle part, on ne peut transporter personne.
Il est assez facile d’indiquer en quoi Claude Esteban a été poète dans ses traductions : leur qualité le prouve, ainsi que le choix des auteurs. Il n’a traduit que des poètes majeurs. Des sonnets du Siècle d’Or aux visions de Vicente Aleixandre, c’est la même exigence. Pour avoir siégé plusieurs années à ses côtés au jury du Prix Nelly Sachs, le seul prix de traduction de poésie existant en France, je peux témoigner de ce goût très sûr qui était le sien. Il savait juger du travail de traduction pour bien d’autres langues que l’espagnol. Et il n’aurait sûrement pas été l’essayiste, le théoricien qu’il a été (il faut dire bien haut que Critique de la raison poétique est un très grand livre !) s’il n’avait pas eu la maîtrise du grec, du latin, de l’anglais (n’oublions pas qu’il a traduit aussi John Montague ou T.S. Eliot).
Mais il est plus difficile de cerner en quoi l’expérience de la traduction a nourri ses poèmes. Je dirais d’abord que c’est en traduisant qu’il a pris conscience d’une dimension orale de la poésie qu’il était d’abord plutôt porté à fuir, et qu’il a transférée ensuite, l’ayant affrontée dans la traduction, à ses propres poèmes. En second lieu, j’aimerais émettre une conjecture, en me réservant la possibilité de la développer un jour. Un des grands thèmes de sa poésie, c’est la dualité entre opacité et transparence. Opacité du corps, de la peinture, de la glaise mortelle et transparence rêvée, peut-être impossible, qui serait celle de Dieu, si l’on pouvait y croire. La peinture, qu’il a tant aimée, est ce qui nous fait (parfois du moins) pressentir cette transparence à partir de l’opacité même. Or ces deux notions prennent un relief particulier dans la perspective de la traduction qui est à la fois l’épreuve de l’impossibilité de la transparence (d’une langue à l’autre il y a de l’opaque, la chair des mots est irréductible à leur sens) et l’obligation de maintenir cette transparence comme utopie (si je me résignais à l’opacité, c’en serait fait de l’universel).
C’est le croisement de ces exigences que je crois retrouver au cœur de son...

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