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Domaine étranger La femme adultère

février 2009 | Le Matricule des Anges n°100 | par Delphine Descaves

Le récit s’ouvre sur une « plage proche de Rome, en l’an 64 de l’ère chrétienne », alors que Rome est en flammes et que Néron accuse les Chrétiens d’en être les auteurs. Là, un vieil homme mélancolique - il s’agit en fait de Sénèque - reconnaît une de ses esclaves. Quoique marquée par l’âge, elle est encore belle ; à la demande de son maître, elle lui raconte sa vie. Le procédé narratif du récit rétrospectif est simple, Giuseppe Conte ne cherche pas l’audace ou l’originalité. Mais il sait à merveille raconter, et dès les premières pages nous suivons le destin de cette jeune beauté juive de Palestine, née d’une modeste famille de pêcheurs et vendue à un riche marchand, Yacub, qu’elle suit à Jérusalem. Mari aux pratiques amoureuses rudimentaires, il donne à la jeune femme un enfant mais c’est dans les bras de Lucius, un séduisant centurion romain, que l’héroïne va connaître le plein épanouissement. Jérusalem est alors sous la domination brutale et haïe de Rome, et Conte montre les rapports de violence entre les deux peuples, la présence romaine vécue par les juifs comme une insupportable occupation, le fanatisme des pharisiens, mais aussi les débuts chaotiques du christianisme - d’ailleurs, la jeune femme croise « le Maître », le Christ, qui la sauve alors qu’elle a été prise en flagrant délit d’adultère. Devenue esclave, loin des siens, de son enfant, elle entre à Chypre, dans la demeure de Lavinia… La sensualité du texte n’échappe pas toujours à une forme de facilité, et on peut la trouver un peu attendue. Mais le plaisir de la lecture est là, dans les descriptions méditerranéennes de la Palestine, de Chypre ou Rome : le poète sait se hisser au-dessus du roman historique et révéler la beauté d’un paysage ou d’un corps. La Femme adultère peut aussi se lire comme un roman initiatique, auquel se mêle le motif de la rédemption : malgré toutes les épreuves et les souffrances endurées dans sa chair et dans son esprit, l’héroïne est encore capable d’aimer, c’est-à-dire de vivre.

La Femme adultère
de GIUSEPPE CONTE
Traduit de l’italien par Monique Baccelli, Éditions Laurence Teper, 327 pages, 19,60

La femme adultère Par Delphine Descaves
Le Matricule des Anges n°100 , février 2009.
LMDA PDF n°100
4,00