auteur Elfriede Jelinek
Ouvrages chroniqués
Les Suppliants
de
Elfriede Jelinek
2016
La plus iconoclaste des écrivains autrichiens plonge au cœur du drame des réfugiés.
Elfriede Jelinek écrit. En prose, en vers, elle écrit des articles, des romans, des scénarios, des prises de position, elle écrit pour le théâtre ou plus généralement pour la scène. Les Suppliants relève de la catégorie théâtrale bien que n’ayant pas été conçu spécifiquement pour lui. C’est un grand monologue. Et encore, peut-on parler de monologue puisque dès le début s’affirme le collectif : « Nous sommes vivants, et ce n’est pas beaucoup plus qu’être en vie après avoir quitté la sainte patrie. » Ce sont des voix qui parlent, des voix multiples qui s’entrecroisent et se chevauchent,...
Enfants des morts
de
Elfriede Jelinek
2007
Remarquablement traduit en français, le chef-d’œuvre d’Elfriede Jelinek prend le risque de dynamiter le langage jusque dans ses ultimes retranchements, pour faire avouer à l’Autriche sa culpabilité dans les crimes nazis.
Chez Elfriede Jelinek qui dit, à l’instar de Kafka, avoir choisi l’écriture pour « bondir hors du rang des meurtriers » 1, le sang ne saurait sécher dans la langue. Bien au contraire, et au plus haut point dans Enfants des morts, son opus magnum écrit en 1995, la romancière s’emploie avec une fureur glacée à le faire « gicler » de toutes parts, dût-il sourdre de cette langue dépositaire de l’« austro-fascisme » dont l’écrivain ne reconnaît pouvoir se libérer que par la subversion, du sol même de son pays ou de « nous autres les Autri-chiens » si enclins à « nous terrer (…) en nous »....
L' Entretien
de
Elfriede Jelinek
,
Christine Lecerf
2007
Remarquablement traduit en français, le chef-d’œuvre d’Elfriede Jelinek prend le risque de dynamiter le langage jusque dans ses ultimes retranchements, pour faire avouer à l’Autriche sa culpabilité dans les crimes nazis.
Chez Elfriede Jelinek qui dit, à l’instar de Kafka, avoir choisi l’écriture pour « bondir hors du rang des meurtriers » 1, le sang ne saurait sécher dans la langue. Bien au contraire, et au plus haut point dans Enfants des morts, son opus magnum écrit en 1995, la romancière s’emploie avec une fureur glacée à le faire « gicler » de toutes parts, dût-il sourdre de cette langue dépositaire de l’« austro-fascisme » dont l’écrivain ne reconnaît pouvoir se libérer que par la subversion, du sol même de son pays ou de « nous autres les Autri-chiens » si enclins à « nous terrer (…) en nous »....
Bambiland
de
Elfriede Jelinek
2006
La romancière autrichienne aime frapper fort. Cette fois, un pamphlet acide contre le traitement médiatique du conflit en Irak et contre notre façon de le consommer.
Comme des millions d’entre nous, Elfriede Jelinek s’est « embarqué(e) » dans la guerre en Irak, virtuellement et par écran interposé, où jusqu’au début avril 2003, elle n’a cessé d’en recueillir les « reflets » autant que d’en enregistrer les discours. Le résultat, c’est Bambiland, une sorte de bombe littéraire. Or, dans ce court texte conçu pour le théâtre (mis en scène à Vienne fin 2003, par le très provocateur Christoph Schlingensief), ni personnage ni dialogue à proprement à parler, mais une longue et épaisse coulée verbale, tel un monstre sémantique régurgitant en flux continu des...
Désir et permis de conduire
de
Elfriede Jelinek
1998
Nos cadavres remontent à la surface, évoquant la décomposition de la grandeur passée. Et de nombreux jeunes gens doivent alors venir à nous, dans les profondeurs, l’histoire a rejeté leurs os, ils reposent en paix avant leur temps." Paru en Allemagne il y a près de dix ans, Au Pays des nuées est l’un des textes les plus forts d’Elfriede Jelinek. Ecrit sur le mode de la scansion, il reprend différents thèmes des mythologies du nord chères aux patriotes pour dénoncer les dangers du nationalisme. Il est publié aujourd’hui en français avec d’autres textes plus récents. A cheval entre la...
Ce qui arriva quand Nora quitta son mari
de
Elfriede Jelinek
A la fin de la pièce d’Ibsen Maison de Poupée, Nora quitte son mari et ses enfants pour échapper au mensonge que représente son mariage. Elfriede Jelinek imagine la suite qu’elle situe vers 1930. Nora deviendra successivement ouvrière, amante d’un PDG, prostituée pour raison d’état avant de retourner vivre avec son mari, sur fond de montée du fascisme. L’écrivain dénonce tambour battant la condition des femmes, la domination de l’économie dans notre société, la montée du fascisme… Tous ses personnages tiennent des propos monstrueux et stéréotypés. Sans psychologie. Amour et business ont...