auteur Pierre Autin-Grenier
A propos
L'écriture en marche
Rencontre entre Brigitte Giraud et Pierre Autin-Grenier, deux écrivains qui, à l’image du bar évoqué par le Lyonnais parviennent « quand même à faire tenir debout ensemble un certain nombre de vies. ».
Ils publient tous les deux un roman cet automne, encore que la modestie de l’un ait voulu que le genre n’apparaisse pas au fronton de son livre. On savait que ces deux écrivains-là s’appréciaient. On a eu l’idée de les réunir sur la terrasse de La Salamandre, la maison de Pierre Autin-Grenier pour les faire parler entre eux de leur travail, de leurs attentes, leurs interrogations. Une discussion à l’heure de l’apéritif où s’est fait jour cette angoisse d’être incompris à quoi, semble-t-il, les écrivains d’aujourd’hui immanquablement sont confrontés. Et toujours, malgré tout, ce désir de...
Les années Arlette
Pierre Autin-Grenier est né en 1953 à Lyon et habite le Vaucluse près d’Avignon. Il partage son temps entre le jardinage et l’écriture. Auteur de nouvelles et de récits, il est régulièrement publié depuis Jours anciens (L’Arbre/Jean Le Mauve, 1980). Citons L’Ange au gilet rouge (Syros-Alternatives), Les Radis bleus (Le Dé bleu) et Je ne suis pas un héros (L’Arpenteur, 1994). Lit ou a lu particulièrement Céline, Cioran, Calaferte, Brautigan et Gil Jouanard. Dernier livre acheté : Les Jours perdus de Jérôme d’Astier (Verdier). .
Je rêve que je reste au lit toute la journée et que j’abandonne à la confédération nationale du patronat français le soin de faire tourner les affaires pour son plaisir personnel et moi, la couette tirée jusqu’aux oreilles, je mijote bien au chaud dans cette atmosphère à la Marcel Proust comme un petit lapin aux framboises se bonifiant à feu doux au creux d’un vieux faitout de cuivre. Parfois...
Ouvrages chroniqués
Les Radis bleus
de
Pierre Autin-Grenier
2018
Sur les ruines de son enfance, Pierre-Autin Grenier, décédé en 2014, pose les racines de son écriture. Les Radis bleus est enfin réédité.
Prince sans rire de la forme brève, selon les jours, quelques phrases par-ci, par-là un grand maximum de deux pages (faut tout de même pas exagérer), Pierre Autin-Grenier, dit PAG, nous revient d’outre-tombe avec ses Radis bleus, une sorte de journal, publié par bouts dans des revues, puis au Dé bleu en 1991, édition aujourd’hui augmentée de onze inédits aux Carnets du dessert de lune – toute une aventure.
Lire et relire cette prose douce-amère, mix de pensées noires ou délicates voire farfelues, enrobées tantôt d’humour tantôt de détresse, c’est faire provision d’intelligence, si,...
C’est tous les jours comme ça
de
Pierre Autin-Grenier
2010
Voilà un petit livre à l’air innocent et fort policé à côté duquel, regrettablement, on passerait. C’est que les titres de Pierre Autin-Grenier sont toujours des trompe-l’œil malicieux. Le premier texte de ce recueil insolite et très cohérent donne le ton : l’hôte d’une réception dévore la femme du patron, « n’en laissant guère plus, une fois repu, qu’un morceau de cuir chevelu et un sac en croco ». Sous-titré « les dernières notes d’Anthelme Bonnard », C’est tous les jours comme ça se présente comme les chroniques d’un grincheux sympathique, chroniques où l’on croisera la couturière du...
L' Ange au gilet rouge
de
Pierre Autin-Grenier
2007
Les huit nouvelles qui composent L’Ange au gilet rouge forment un véritable livre tant les traversent le même sens des perdants, la même présence d’un temps terriblement nu, la même poésie, la même façon de rendre particulièrement perceptible l’étrange densité du réel. De la voix de Pierre Autin-Grenier, on a envie de dire qu’elle est découpée dans la nuit, qu’elle rend visible ce qui, dans la vie, ne va pas de soi. À l’origine de chaque nouvelle, une situation qui a la rigueur d’une géométrie, un univers où les certitudes sont des pièges, où l’angoisse, la menace ou l’attente sont les...
Friterie-bar Brunetti
de
Pierre Autin-Grenier
2005
Arrivé au seuil de la soixantaine, Pierre Autin-Grenier a les idées plus noires que le vin quand il lui faut encore faire « le sale boulot de vivre ». On lui dit qu’écrire le soulagera, comme si l’encre était l’huile de vidange « de tous les crimes et pataquès alentour » qui polluent l’existence. Bien qu’il sache qu’écrire, comme l’éternité, est inutile voilà qu’il se lance dans un long (pour lui) récit sur un bar où jeune Lyonnais, il tenait table d’écriture. Ce n’est pas, comme il fait mine de le croire, pour « tenter de faire bouillir l’amère marmite du quotidien » qu’il se lance dans...
Les Radis bleus
de
Pierre Autin-Grenier
2005
Tenir le journal de bord de toute une année n’est pas chose facile quand le radeau de notre corps a plutôt tendance à s’échouer sous les cieux noirs, qu’à affronter mille aventures fabuleuses. C’est écrire sur rien, voire moins que ça. En 1990, Pierre Autin-Grenier faisait paraître au Dé bleu ces Radis bleus, carnet de solitude amère tenu pile-poil d’un 17 janvier au 16 de l’année suivante. Certes, le calendrier est troué, certaines dates (19 avril par exemple) manquent à l’appel. N’empêche : le volume est conséquent pour quelqu’un qui trouve que la vie ne l’est pas beaucoup.
Hésitant...