auteur Valérie Rouzeau
A propos
L'odeur du temps
Alors qu’elles font paraître un nouveau recueil de Valérie Rouzeau, les éditions de La Table ronde rééditent un splendide récit de Christian Bachelin dont elle est la légataire universelle. Hommage.
À la fin de son nouveau livre de poésie, Sens averse (répétitions) que publie ces jours-ci La Table ronde, Valérie Rouzeau évoque les emprunts effectués pour l’occasion à quelques poètes. Dans cette liste, le nom de Christian Bachelin ne surprend pas, tant l’auteur de Neige exterminatrice a compté pour celle qui a écrit Neige rien. D’ailleurs, simultanément, les mêmes éditions de La Table ronde rééditent un magnifique récit en prose du poète et romancier picard, disparu il y a bientôt quatre ans : Soir de la mémoire.
Sous couvert d’évoquer les derniers jours de sa mère et le fantôme du...
Une vie en vers
Elle est sûrement une des figures les plus importantes de la poésie française qu’elle lit et pratique depuis ses plus jeunes années. À 45 ans, Valérie Rouzeau poursuit une œuvre buissonnière qui pourrait bien faire école. Parution de son nouveau recueil, Vrouz.
Les livres de poésie qui ont marqué l’édition de ces quinze dernières années ne sont pas nombreux. Pas revoir, le livre du deuil, y figure assurément qui fit découvrir à plus d’un cette voix étonnante, emplie d’émotion et de fraîcheur, inventive en diable et toujours juste. La voix poétique de Valérie Rouzeau. Un peu plus de douze ans et quelques livres plus tard, Vrouz qui paraît ce mois-ci...
Poésie de salut
Tissée au métier des autres poètes, baignée dans un humour en forme de cache-tristesse, l’écriture de Valérie Rouzeau se fait le sismographe intime des émotions. Elle ouvre une manière d’être au monde où le ludique, le sanglot et la colère brinquebalent la langue. Joliment.
On éprouve quelques scrupules à vouloir autour des livres qu’elle a publiés poser encore des questions. C’est que la poésie de Valérie Rouzeau, quand bien même elle se parerait d’opacité joueuse comme dans Neige rien, conjugue l’évidence au mode sensible. On y entre sans peine, on en reçoit des ondes ou des chocs, de la vitesse et des images, la matière brute du vivre quand vivre précède la...
Ouvrages chroniqués
Ephéméride
de
Valérie Rouzeau
2020
Avec Éphéméride, Valérie Rouzeau entrouvre sa fabrique intime d’écriture. On y voit battre un cœur gros, irrigué par un sang fait des voix venues de l’enfance et des livres. Vivifiant.
Certes, l’éditeur a tenu à inscrire au fronton du nouveau livre de Valérie Rouzeau le mot « poésie », mais Éphéméride est un livre qu’on devrait pouvoir mettre entre les mains de tous les lecteurs que la poésie effraie, intimide, ennuie. Entre journal de bord, carnets intimes et fabrique du poème, le nouvel opus de la poète (elle n’aime pas le mot poétesse) est avant tout un livre enthousiasmant. Peut-être parce qu’on y fait la rencontre émouvante d’une belle personne et de toutes les belles voix qui l’habitent, celles de poètes d’hier et d’aujourd’hui, de compagnons de route et de...
Va où
de
Valérie Rouzeau
2002
À chaque recueil, la poétesse Valérie Rouzeau invente une langue neuve. Dans Va où les longs vers vont vite pour faire que la vie décolle et s’abouche à la poésie. Bienvenue en poévie.
Si on ne peut pas dire d’un écrivain qu’il apparaît comme un des grands du siècle à venir sans passer pour un flagorneur péremptoire, qu’il nous soit permis du moins de penser qu’il en est ainsi de Valérie Rouzeau. Et essayons de voir ce qui provoque ce sentiment.
Certes, cette poétesse n’a pas, à ce jour, une oeuvre bien volumineuse. Trois recueils seulement figurent dans sa bibliographie. Et trois livres de traductions de Sylvia Plath et William Carlos Williams. Ce n’est pas beaucoup, mais il faut ajouter aussitôt que la jeune fille n’a que 35 ans et qu’ont disparu de sa bibliographie...
Pas revoir
de
Valérie Rouzeau
1999
Avec une langue qui bafouille quand elle ne s’attache pas aux balbutiements de l’enfance, Pas revoir dévoile l’émotion d’un deuil indicible.
On sait le langage inadéquat à dire le monde. Les mots seulement capables de circonscrire une émotion sans jamais parvenir à en révéler ni la profondeur ni la violence. Face à une expérience indicible, comme ici la mort du père, il ne resterait donc que le silence, une parole mensongère (à dire autre chose que ce à quoi on s’est attaché) ou un maladroit balbutiement. Valérie Rouzeau a choisi cette dernière solution. Encore que choisir pas plus que solution ne sont des termes appropriés. À la lire, ce balbutiement, ces trébuchements de la langue semblent s’être imposés à elle comme parfois...
Patiences
de
Valérie Rouzeau
A pas même trente ans, Valérie Rouzeau débroussaille les pages des mots en trop comme si elle n’avait fait que ça dans sa vie. Sa poésie pèse juste ce qu’il faut d’encre pour ouvrir de longs silences qui parlent plus que de vaines figures lyriques. Ironiques parfois « Peut-on retarder novembre/ dérégler toutes les horloges ?/ elle se pose de ces questions », graves souvent « Pourquoi font-ils cela/ les miroirs/ des visages vieux ? », ses poèmes retrouvent dans d’infimes détails la silhouette d’une grand-mère aujourd’hui disparue. Placé sous le signe de la neige Patiences apparaît comme...