éditions Alidades
A propos
Éditeur sur les bords
À deux pas du lac Léman, les discrètes éditions Alidades façonnent un catalogue à l’esprit voyageur qui fait la part belle à la poésie et à la prose sous la forme d’élégants petits cahiers.
Emmanuel Malherbet retient deux images pour résumer l’aventure éditoriale qu’il porte à bout de bras depuis trente ans avec une indolente endurance. Une histoire : celle de L’Homme qui plantait des arbres de Giono. Et un jeu : celui de go. Une affaire de patience et de territoire, donc. « Le schéma apparaît subitement dans le jeu de go », sourit-il. Avant de nuancer. « Mais au final ce n’est pas grave si cela ne ressemble pas à grand-chose. » Né en 1959, Emmanuel Malherbet est d’origine jurassienne. Études à Besançon puis Normale-Sup Paris. Affecté au Havre, il quitte les falaises...
Ouvrages chroniqués
A propos de la sonate à Kreutzer
de
Nikolaï Leskov
Le jour de l’enterrement de Dostoïevski, un écrivain vieillissant reçoit la visite d’une jeune femme -qui ne dira pas son nom- venue solliciter non pas des conseils sur l’art d’écrire ou une recommandation auprès d’un éditeur mais une réponse à la question suivante : doit-elle avouer son infidélité à son mari ?
Ce sera pour l’écrivain le point de départ d’une méditation qui connaîtra son épilogue trois ans plus tard dans une ville d’eaux où il retrouvera par hasard sa mystérieuse visiteuse. Méditation sur les relations entre hommes et femmes, et sur la valeur morale de l’un et...
Le Bâton de cèdre
Boris Sloutski, Nikolaï Kliouev, Alexandre Tvardovski, Mikhaïl Trofimov, Rostislav Filipov, Andreï Roumiantsev, Alexandre Sokolnikov, Anatoli Gorbounov, Tatiana Sourovtseva, Mikhaïl Vichniakov, Grigori Vikrov.
de
Collectif
Signe des temps, le tragique passé concentrationnaire de l’extrême-nord russe n’affleure qu’en de rares occasions sous le permafrost dans cette anthologie bilingue de poésie sibérienne. Seul le texte de Boris Sloutski (1919-1986), proposé en ouverture du volume -manière sans doute de tourner définitivement la page et de passer à autre chose- y fait précisément allusion : « On expulsa les philosophes/ Par wagons entiers et convois/ Puis on les installa au cœur/ Des forêts. Ensuite ils noircirent/ La Toundra, ses neiges vierges ». Auteurs inspirés à distance par ces lointaines immensités ou...
Gustavo
de
Carlo Bordini
2018
Fonctionnaire au ministère des Finances, Gustavo vient de subir une rupture amoureuse avec Marina. Il vit dans une grande maison autrefois peuplée d’amis, remplit des cahiers sur l’écriture et veut se lancer dans le récit. Spectateur de sa vie, il se déploie en pensée, se perd dans l’espace infini de son esprit. À tel point que le décalage avec ses semblables s’accentue, jusqu’à le projeter dans un monde halluciné et pathologique : « Les images de ses rêves se superposaient comme un fond transparent ». L’écriture de Carlo Bordini (poète né en 1938) marque ce glissement par des signes...
Par les rues / Per le vie – 2
de
Giovanni Verga
2020
Successeur tardif du réalisme, parent indocile du naturalisme, le vérisme a eu ses belles heures à l’opéra mais est bien né en littérature. Avec quelques autres, Luigi Capuana et Federico de Roberto notamment, l’écrivain italien Giovanni Verga (1840-1922) en est le héraut. Les éditions Alidades lui consacrent, dans leur collection « Bilingues », une tétralogie heureuse qui regroupe douze nouvelles parues en recueil en 1883. Ces courts récits se déroulent sur les trottoirs de Milan, où Verga vécut une vingtaine d’années. Ils fleurent bon le soleil et bruissent de disputes animées. Y...
Les Yeux de Sacha
de
Karel Pecka
2019
En une poignée de pages, le Tchèque Karel Pecka dresse un portrait touchant de deux êtres pris dans les rouages de l’absurdité étatique.
On liquidait l’opération de pom-page » : deux types sont employés à pomper l’eau des marais dans un coin glacial de la Bohême, sur les rives de la Kamenice. Le thermomètre tourne autour du zéro, on patauge dans la boue et la neige, il faut aller relever régulièrement les niveaux des différentes pompes et supporter ce pénible train-train sans trop faire d’histoires. Tant bien que mal, Macek et le narrateur, compagnons forcés par les circonstances, s’arrangent de tout cela. Ils n’ont guère le choix, de toute façon. Il faut travailler ou faire comme si.
Cette résignation, Karel Pecka...