éditions Derrière la salle de bains
A propos
Cahiers de nuit : le plaisir des formes
Les éditions Cahiers de nuit, installées en Normandie publient des textes miniatures où fleurent bon l’érotisme, la littérature américaine et le délice épistolaire. Une démarche artisanale terriblement attachante.
La présentation est séduisante : un format aussi large qu’une main, généralement pas plus d’une quinzaine de pages, parfois sont insérés un billet de banque, quelques graffiti, des vignettes du code la route ou des photos joliment gourmandes, comme autant de clins d’œil à la complicité. Il vous en coûtera quelques pièces ou une paire de bas résille taille 2. ça dépend de votre commande. A l’intérieur, on trouve des textes brefs et ludiques, à mi-chemin entre la confidence et la correspondance, à coup sûr une invitation au partage. Haïkus, poèmes, récitations, exercices...
Ouvrages chroniqués
Ca va chauffer
de
Charles Pennequin
Avec Ça va chauffer, Charles Pennequin signe son deuxième recueil de poésie. C’est, comme on l’imagine,au père géniteur que le rejeton dédiait son premier livre : Le Père ce matin. (Carte Blanche, 1997). Un recueil d’une trentaine de pages qui, dans la mêlée des publications de poésie contemporaine, laissait un goût de « reviens-y » du point de vue strictement littéraire et un autre de « surtout pas ! » quant à l’univers dans lequel cette poésie prenait forme : « Père ancien sa lie/ me berce le corps / gris lait la nuit, poisse son temps/ à descendre/ pour aller pisser » C’est au fantôme...
Le Drugstore du ciel (aide-memoire poesie, pense bete litteraire)
de
Marie-Laure Dagoit
2000
Précieux éditeur en chambre, Derrière la salle de bains livre un beau florilège de textes déjà publiés par ses soins séparément. Séance de rattrapage pour les retardataires, plaisir du familier, voici un très beau livre, à la couverture enchantée et la tranche dure, qui, pour mieux cacher ses trésors, résiste à l’ouverture. Au programme : poésie beat -Kerouac, Orlovsky, Corso-, défricheurs français -Heidsieck, Blaine-, jeune garde parfois renommée -Tarkos, Pennequin, Mauriac, Nappez, Dagoit-, francs-tireurs -Daniel Darc, Ossang-. En somme, au-delà des voix singulières, c’est...
Le Massacre du printemps (et CD)
de
Jean-Pierre Bobillot
Apparemment, la poésie de Bobillot s’arrête là où commence le goût. Sous une couv’ très jolie, un ramassis de truismes à prendre comme poème précède une éructation informe, que suit la répétition absurde de quatre mots. Déjà moitié du livre, et cinquante tirets décident de ponctuer un autre charabia, en anglais. Courage, voici les deux tiers : sur huit pages, Bobillot en interview, explique sa « poétique ». Le massacre est fini ? Non, miracle, il reprend sur CD. Musique classique, berceuse, cloches, speakerine d’aéroport, voix en allemand (sehr schön), et voix (celle-là pas indispensable)...
Poème-Partition T (6 poèmes sur des peintures de A. Tapiès)
de
Bernard Heidsieck
1998
Inventeur de la poésie sonore, Bernard Heidsieck mène depuis une quarantaine d’années un travail de création et de diffusion en live de son œuvre. Mettre le poème debout est son credo. Explications.
Dans la salle du café Régent à Bordeaux, l’encombrement sonore, bruits de verres et de conversation, est tel qu’il faut prêter l’oreille pour s’entendre. Dans cette circonstance, on pense immanquablement aux poèmes Respirations et brèves rencontres récemment publiés, tout simplement parce que certaines de ces conversations avec des fantômes d’écrivains imaginées par l’auteur, sont accompagnées du brouhaha qu’on trouve dans les cafés.
Si Bernard Heidsieck fait intervenir dans beaucoup de ses textes enregistrés ces bribes de notre quotidien, celles-ci viennent parfaire un travail...
Poèmes fin de siècle
de
Lawrence Ferlinghetti
Derrière la salle de bains, il continue de se passer des choses peu recommandables. Marie-Laure Dagoit, qui avait entamé son travail d’éditeur sous le nom de Cahiers de nuit (voir MdA N°14), poursuit sa réalisation de petits livres érotiques, six pages agrafées avec méthode et application. Avec Poèmes fin de siècle de Lawrence Ferlinghetti, quatre scènes un brin coquines, la suggestion va crescendo. On donnerait presque le premier des quatre poèmes en pâture à un enfant… effronté. Quant aux trois autres, mieux vaut les réserver à des lecteurs aguerris. Les avis, on le sait, sont partagés...