éditions Desjonquères
Ouvrage chroniqué
Serpents d’argent
de
Rainer Maria Rilke
2006
Dans ses récits des années 1890, véritable creuset d’une œuvre éprise d’absolu, le jeune Rainer Maria prend la mesure du manque essentiel de la réalité.
Devant la volonté d’idéal, l’existence de tous les jours est souvent démunie, et les idéaux les plus purs risquent bien d’être défigurés une fois passée l’épreuve de la réalité. Non que ne se produisent ces instants où l’Absolu semble être à portée de la main, et Rilke (1875-1926) excelle à décrire ces moments de grâce dans lesquels le Moi, grisé de désir, d’amour ou de bonheur, se plonge avec ravissement. Mais ces états heureux d’harmonie, avec l’Autre, avec soi ou avec le cosmos, sont toujours précaires. Tel est ce basculement tragique, cette chute vertigineuse, que met en scène avec...