éditions Michel Chomarat
Ouvrages chroniqués
Un automne ordinaire
de
François Boulay
1993
Premier roman de François Boulay, un peintre né en 1937 qui nous livre avec Un automne ordianire la preuve de son très grand talent.
En voilà une fameuse découverte ! François Boulay. Un peintre dont le premier roman (sorte de voyage au bout de la folie dans une longue nuit nordique) nous entraîne très loin dans l’horreur, le malaise. C’est fort, très fort, malgré une phrase parfois trop lourde, chargée comme elle est de propositions enchâssées dans d’incessantes virgules. Mais, peut-être, la plongée au cœur de la folie est-elle à ce prix.
François Boulay a plusieurs langues et son roman semble ancré sur plusieurs mers. Céline, bien sûr, pour cette vision noire, boueuse du monde, Kafka pour ce « Jules »...
Un automne ordinaire
de
François Boulay
1993
Né en 1937, François Boulay habite Lyon et exerce une profession médicale. En 1993, il a publié L’Automne ordinaire aux éditions Michel Chomarat. Nourri par les lectures de Borges, Boulgakov ou Cortazar, il déclare apprécier les auteurs de la dérision et du désespoir, ceux qui sont, dit-il, capables de trouver le déséquilibre à partir du quotidien. Il travaille actuellement sur un recueil de nouvelles qui devrait sortir en fin d’année. Dernier livre acheté : Les Lettres du Baron de Jean-Christophe Duchon-Doris (L’Atelier Julliard).
Kioube, me disait-elle toujours, elle prononçait Kioube mais mon vrai nom c’est Kubic, Kioube t’es qu’une lopette, une pauvre petite lope de rien du tout si on l’écrase du talon ça doit faire un sale bruit, Kioube elle ajoutait, pourquoi t’as la peau du ventre jaune ? Une vraie peau de crapaud, de vilain crapaud jaune, mais qu’est-ce que je fais à moisir avec un crapaud ? Hé ! Kioube ! ça te dirait un petit bain dans l’eau des cabinets ? Je tirerai la chasse…
Sacrée Raugh ! Les mots se cassaient dans ma tête comme une pile d’assiettes et j’aimais ça le bruit des assiettes, et le rire...