éditions Vents d'ailleurs
A propos
Courants d'air chaud
Fondée en 1999 par Jutta Hepke et Gilles Colleu, sous le soleil de Provence, Vents d’ailleurs se tourne vers des rivages littéraires moins fréquentés : l’Afrique, l’Amérique noire, et surtout Haïti. Pour faire circuler d’autres imaginaires et quelques idées.
En 1983, Gilles Colleu et Jutta Hepke suivent tous les deux une formation aux métiers du livre à Villetaneuse. Pour des raisons différentes. Le premier est passionné d’électronique. Il venait de fabriquer un ouvrage « mal fichu » sur un semblant d’ordinateur, et pariait sur l’avenir de l’informatique éditoriale. La seconde, née en Allemagne, qu’elle quitte en 1978, terminait sa maîtrise de lettres à Strasbourg, et rêvait du catalogue Maspero, « une référence intellectuelle », fer de lance des luttes anti-coloniales. Les étudiants fourbissent leurs armes. La rencontre avec Jean-Marie...
Ouvrages chroniqués
Les Affres d’un défi
de
Frankétienne
2010
Au-delà du récit d’un village haïtien aux prises avec les sortilèges, Les Affres d’un défi de Frankétienne entonne le chant, sombre mais cathartique, d’un peuple asservi.
En 1975, Frankétienne publie son premier roman en créole paysan : Dézafi (Vents d’ailleurs, 2002). Davantage qu’une simple traduction en langue française, Les Affres d’un défi (Éd. Henry Deschamps, 1979 ; Jean-Michel Place, 2000) constitue une véritable réécriture de ce texte fondateur de la littérature haïtienne. Texte dont chaque nouveau livre - que ce soit Ultravocal, œuvre-limite recensant les blessures d’un peuple soumis à l’obscurantisme et à l’autoritarisme, ou bien les volumes des Métamorphoses de l’oiseau schizophone - semble propager l’inaliénable cri d’une possible délivrance. ...
Banal oubli
de
Gary Victor
2008
Roman mêlant divagation onirique, virée picaresque et enquête policière, Banal oubli du Haïtien Gary Victor pénètre les mécanismes du mensonge, quel qu’il soit, littéraire ou historique.
Doté du flegme d’un « bon limier », un brin allumé, Pierre Jean s’abîme dans les affres d’une improbable quête. Une femme malintentionnée aurait subtilisé son « moi » au hasard d’une rencontre dans un bar de Port-au-Prince. Prêt à tout pour recouvrer ce qui lui revient de droit, il se décide à battre la campagne. D’aller là où s’animent d’inquiétantes entités (les vèvès), et où folâtrent étrange parente, zombi et Baron Samedi (dieu vaudou des cimetières). De retour dans la capitale, Pierre Jean s’attelle à l’écriture de Banal oubli, consignant ces aventures sous les traits d’un personnage...
Rêver en temps de guerre
Mémoires d'enfance
de
Ngugi wa Thiong’o
2022
Rêver en temps de guerre, de Ngũgĩ wa Thiong’o
Maîtriser d’autres langues, c’est se renforcer. Mais abandonner sa langue maternelle, la langue de votre culture, c’est s’asservir. » Cette phrase de Ngũgĩ wa Thiong’o, l’écrivain kényan pressenti chaque année pour le prix Nobel de littérature, résume à la fois la position qu’il a adoptée il y a plus de trente ans pour ses écrits, le rôle central de la mère dans sa formation et le dilemme, sinon l’ambiguïté auxquels l’écrivain est confronté depuis. La mère d’abord : elle est au cœur des mémoires d’enfance que je viens de co-traduire avec Annaëlle Rochard. C’est elle qui donne au jeune...
D' un pur silence inextinguible
de
Frankétienne
2004
Apôtre d’une littérature totale, Frankétienne invente une langue vertigineuse pour dire la sombre réalité de l’île.
Un pays qui s’enfonce un peu plus tous les jours dans le chaos et la violence. La misère et l’analphabétisme érigés en symboles éternels de la nation. Des maisons d’édition inexistantes. Des écrivains sans lecteurs qui pourtant publient (le plus souvent à compte d’auteur). C’est tout le paradoxe d’Haïti.
En tête de ces écrivains qui font de la création un geste insurrectionnel et de la fange une matière littéraire, Frankétienne, romancier et poète, infatigable inventeur de mondes, dynamiteur de langages hors pair. En 1968, il fonde avec René Philoctète et Jean-Claude Fignolé, un étrange...