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Une histoire française
Lmda N°251 Le premier roman de Lolita Sene, un été chez jida, renoue avec ses racines kabyles, une Histoire douloureuse et l’indicible violence faite à une enfant. L’écriture comme un baume. Elle est aujourd’hui vigneronne, produit des vins subtils et joyeux auxquels elle donne parfois un nom venu de l’enfance comme à son cinsault de soif, Couscous. Et peut-être a-t-elle appris en soignant avec de la valériane les vignes blessées par la grêle, qu’on peut appliquer sur les blessures de quoi cicatriser les plaies et renforcer les corps. Un été chez Jida est un roman qui soigne, où...
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Domaine étranger Des mythes à la lettre Dans un roman sombre, cruel, à l’humour acide, Kristian Novak dénude une enfance chaotique à l’aube de la balkanisation de la Yougoslavie. Qui n’a jamais souhaité la disparition de quelqu’un ? C’est même un comportement normal, œdipien quand il s’agit du père pour un garçon. De là à ce que Matija en assume la disparition et celle de tous les suicides étranges qui frappent le roman ? Pourquoi tant de fadaises débitées aux enfants ? Devrait-on leur dire la vérité ? Que la vie, si belle soit-elle, a bien une date de péremption et que la mort ne s’explique pas, reste un...
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Domaine français France western Sept ans après Les Cosmonautes ne font que passer, Elitza Gueorguieva publie dans la même veine autobiographique burlesque un second roman réussi. On l’avait laissée en Bulgarie, aux confins de l’enfance, et dans les remous de la transition démocratique post-soviétique. On la retrouve en France, où elle a atterri au début des années 2000 pour poursuivre des études et la liberté, et où elle découvre que « La République est une planète curieuse ». La narratrice d’Odyssée des filles de l’est est une petite fille presque devenue grande, qui continue de promener sur le monde son regard à la...
Chronique
En grande surface
En grande surface
par Pierre Mondot
Verre paradis
La libraire du bourg a reçu un exemplaire de l’ouvrage en exclusivité, début août. Elle l’a aimé et consent à le prêter à condition que ce partage demeure confidentiel. Pas un mot sur le livre avant sa sortie officielle : si cette faveur venait aux oreilles de l’éditeur, elle en prendrait pour son matricule (clin d’œil appuyé). Juré. On lira Panorama, le dernier roman de Lilia Hassaine en loucedé. Et craché, on n’en parlera à personne.
Jusqu’à l’an passé, la jeune femme animait une chronique dans l’émission Quotidien sur la chaîne TMC. Sa mission consistait à « décrypter » l’actualité et...
Le Matricule des Anges n°246
un auteur
Mireille Gagné
Chronique
Traduction
Traduction
Carole Fily*
Un zèbre dans la guerre de Vladimir Vertlib
Comment traduire en français un roman allemand écrit par un Russe ? C’est toujours la question que je me pose avant de commencer un texte de Vladimir Vertlib1 ; j’ai encore dans l’oreille ces mots que m’avait glissés l’éditrice en me confiant la traduction de son premier roman : « Vertlib écrit en allemand, mais c’est avant tout un conteur russe. Alors écrivez du russe. » Si L’Étrange Mémoire de Rosa Masur a souvent été qualifié de « roman russe », du fait, entre autres, que l’intrigue se déroule en Russie, cette dernière, bien que jamais nommée, est également très présente dans son...
Le Matricule des Anges n°250
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Domaine étranger Les dépossédés d'Élias Khoury Dans un puissant roman d’apprentissage, l’écrivain libanais explore ce paradoxe douloureux : être exilé dans son propre pays. Nous ne connaissons que quelques bribes des histoires racontées, chaque histoire porte en elle des secrets et comporte de multiples facettes et, malgré de nombreuses tentatives, les romanciers demeurent incapables de la raconter de manière exhaustive ». Nul doute qu’Élias Khoury partage ce diagnostic, qu’il attribue à son narrateur, mais ce n’est pas là un constat d’échec, plutôt un défi à relever. Il lui faut donc près de 400 pages pour...
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Poésie Désenvenimer l'inacceptable À travers sursauts et scissures, dissonances et tâtonnements inquiets, la poésie d’André Frénaud (1907-1993) met en scène l’expérience ontologique. Une anthologie de ses poèmes longs nous donne l’occasion de la(re)découvrir. Moins répandue que celle d’un René Char ou d’un Henri Michaux, la poésie d’André Frénaud, né à Montceau-les-Mines, en 1907, ne se livre pas d’emblée. Pudique et rigoureusement syntaxée, elle est celle d’un grand mâcheur de mots qui fait entendre une vérité d’existence sous la vérité d’écriture. Entré tard en poésie, à 34 ans, retour de captivité, avec Les Rois mages, André Frénaud a une vision tragique de l’homme. Isolé au cœur de...
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Histoire littéraire Zébrures d'épistole Plus que littéraire, la correspondance entre Georges Perros et Pierre Pachet montre une amitié à hauteur d’hommes. Qui découvre un jour Georges Perros (1923-1978) et ses écrits à nul autre pareils, dont les fameux Papiers collés, ne pourra plus jamais s’en détourner. Cette correspondance avec son cadet de quatorze ans Pierre Pachet (1937-2016), qui lui aussi nous manque, est une belle occasion de les retrouver, et ce grâce à Thierry Gillybœuf, impeccable transcripteur des quelque 150 lettres échangées pendant dix ans entre les deux hommes. Cette relation...
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Théâtre Identité multiple Variations hongroises autour d’un prénom. C’est par lui que commencent les présentations et les ennuis. Tünde Deák, dramaturge et metteuse en scène, est d’origine hongroise. Née à Nanterre d’un père qui a fui Budapest en 1956, a parcouru le monde, a travaillé vingt ans en France, puis est retourné en Hongrie. Lorsqu’on lui demande son prénom, qu’elle se présente à un agent immobilier ou à un employeur potentiel, son curieux prénom interpelle. D’où vient-il ? De quel pays ? Que raconte-t-il ? Masculin ou féminin ? Comment le prononcer ? Et...
Égarés, oubliés
par Éric Dussert
Moteur à impulsion
Ernest Florian-Parmentier (1879-1951) incarne à merveille le type des chercheurs d’absolu qui tâtonnent obstinément, avec grande d’énergie.
À rapprocher d’Alcanter de Brahm, de Marcello-Fabri ou d’Alexandre Mercereau, tous fondeurs de théories « ismiques » que nous aurions bien tort de trouver cocasses ou incongrus, Ernest Florian-Parmentier aura débuté net et fort en lançant son Manifeste de l’Impulsionnisme en 1904. Né le 15 mai 1879 à Valenciennes, il avait connu une enfance « rêveuse, inventive, et d’une prodigieuse activité » (F. d’Hurigny) et avait produit la plupart de ses poèmes réunis en 1899 dans Rêveries et Frissonnements (Vanier, 1899) dès l’âge de 16 ans. « Entomologiste en herbe, amant de la nature aux heures de...
Le Matricule des Anges n°106