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Cours, camarade…
Lmda N°251 L’agit-prop, des luttes, l’arnaque aux banques, la clandestinité : Allèssi Dell’Umbria retrace l’épopée urbaine d’Os Cangaceiros.
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Domaine étranger Au fin fond des bois Là où la terre se fond dans les eaux, écoutons la voix des Filles du chasseur d’ours s’élever, hurler, maudire, dans un roman sauvage. On y rencontre une forêt, l’ombre de l’ours, une chaumière abandonnée, sept filles à l’allure et au parfum d’ogresse, des trésors enterrés, une ville sous la neige, une narratrice comme une bonne fée. Et pourtant, Les Filles du chasseur d’ours n’a du conte que l’apparence, et tient les fées, bonnes ou mauvaises, très à distance. Ne serait-ce que par cette odeur qui se dégage de la troupe agitée des filles sauvageonnes et qui envahit chaque...
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Domaine français Un poids sur les épaules Avec son jeune narrateur dans la tourmente d’un week-end, Vincent Almendros signe un roman d’apprentissage tiré au cordeau. J’avais accepté d’attendre dans la voiture pour ne pas faire d’histoire » : c’est Quentin qui parle, un collégien qui, pour avoir roué de coups un camarade, fait l’objet d’une « mesure conservatoire » d’interdiction d’accès à son établissement. Comme Vincent Almendros est prof de français dans le civil, il connaît la procédure que son narrateur, qui doit être en troisième puisqu’il a 14 ans, explique à sa cousine Chloé. Une sixième, élève...
Chronique
En grande surface
En grande surface
par Pierre Mondot
Drôle d’Œdipe
On attendait l’automne pour savourer le dernier Modiano en sa bruine mais alerte, voici que soudain les sirènes de l’édition retentissent au signal d’une intrusion : un inconnu de 25 ans a vendu en deux mois ses confessions cent mille fois. La presse repère dans ce succès aussi rapide qu’imprévisible les signes d’un véritable phénomène de société. Sans surprise, le Matricule exige une enquête. Patrick attendra.
Mais ça alors quel hasard et que le monde est mince puisque Panayotis Pascot (le phénomène observé) accéda à la notoriété par la même rampe que Lilia Hassaine, commentée dans...
Le Matricule des Anges n°248
un auteur
Mireille Gagné
Chronique
Traduction
Traduction
Arnaud Bikard *
Le Chevalier Paris et la Princesse Vienne d’Élia Lévita
Rien ne me destinait a priori à traduire un roman de chevalerie, et sans doute encore moins un roman de chevalerie yiddish. Arthur, Charlemagne, le merveilleux, les inimitiés et alliances des familles seigneuriales n’ont pas exercé de charme particulier sur mon enfance. On a bien dû me dire, avant l’âge adulte, que mes grands-parents maternels connaissaient le yiddish (bien que, ne les ayant jamais entendus parler que le français, il m’est arrivé d’en douter) mais cette langue, associée dans mon imaginaire au judaïsme orthodoxe, à la grisaille polonaise, aux disparus de la Seconde Guerre...
Le Matricule des Anges n°248
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Domaine étranger Pavane pour un pays défunt En une fresque ambitieuse et savamment construite, Regina Scheer ressuscite, de la Seconde Guerre mondiale aux années 2000, la RDA et certains de ceux qui y vécurent, jusqu’à la fin. Peut-être vous est-il arrivé, à la lecture, par exemple, de Guerre et Paix ou des Frères Karamazov, de ressentir l’utilité de dresser une liste des personnages ou un arbre généalogique, pour vous y retrouver ? Regina Scheer, à la suite des 385 pages de ce roman, s’en charge pour nous : elle nous présente « Les protagonistes », soit la douzaine de personnages principaux qui s’y croisent (nous en rencontrerons d’autres, bien sûr, plus...
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Poésie Le William Blake des plages De la mer comme « temps liquide » aux nouvelles Amériques promises par l’espace galactique, où est la frontière entre image et réalité ? Jacques Darras, chevauchant vers et prose, s’est lancé à sa recherche. Porté par une respiration d’espaces et de siècles, un mouvement d’expansion anime le nouveau livre de Jacques Darras. Divisé en deux parties, « La mer en hiver sur les côtes de la Manche » écrite en vers libres, et « L’imagination et le pur vertige d’exister », en prose, il traite de la vie à travers notre relation à l’espace-temps et aux images de la « réalité ». Tout commence avec la mer, « sa respiration palpable, palpitante d’Infini »...
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Poches Le rire dissout le nazi Collectant les brimborions imprimés ou dactylographiés de la Résistance, l’historienne Alya Aglan met en évidence l’humour de Français vaincus mais résolus au cœur d’un temps troublé. L’étude des éphemera est une activité de plus en plus prisée des chercheurs depuis que diverses numérisations et mises en ligne ont mis en évidence leur teneur en informations précieuses. Il fallait jusqu’à présent fouiller dans les recoins les plus sombres des archives, musées et bibliothèques pour repérer ces « pièces » négligées, souvent accumulées en « recueils » (boîtes) non cataloguées. C’était au petit bonheur la chance… La présente...
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Théâtre L'invitation à la beauté De l’utérus au sacré, ou comment recréer une mythologie le temps d’un tutoriel beauté dans sa salle de bains, par Héloïse Desrivières. Déesses, je me maquille pour ne pas pleurer est une pièce déroutante, alternant trivialité, intimité féminine, et poésie pour une mise en tension onirique qui percute le lecteur. L’autrice cite, avant même le démarrage de la pièce, une poétesse renommée de langue sumérienne du XXIIIe avant J.-C., Enheduanna, grande prêtresse en Mésopotamie. Elle serait la première écrivaine de l’histoire dont on ait gardé trace. Sa poésie parle...
Égarés, oubliés
par Éric Dussert
L’opium et la camarde
Marin, fantaisiste et opiomane, René Dalize était un plaisant poète. Apollinaire lui a dédié ses Calligrammes.
Charles Marie Edouard René Dupuy, né le 30 novembre 1879 à Paris (VIe), n’a laissé que peu de souvenirs sous cette identité. Subsiste un formulaire de déclaration de son décès, « à remplir par le corps », soit le 414e régiment d’infanterie où il était affecté, le 7 mai 1917, jour où il fut « tué à l’ennemi », à Craonne, sur le plateau de Californie, dans l’Aisne. Sous le nom de René Dalize, en revanche, on ne l’a guère oublié. Ses contemporains, d’abord, ont largement salué sa mémoire, et les historiens de la chose littéraire se sont souvenus de quelques détails piquants de son existence....
Le Matricule des Anges n°105