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Domaine étranger Tentative de restitution

novembre 2014 | Le Matricule des Anges n°158 | par Sophie Deltin

Entre documentaire et fiction, le roman percutant d’Ursula Krechel retrace la trajectoire d’un exilé juif lancé dans la reconquête éperdue de ses droits à son retour en Allemagne. Un grand succès outre-Rhin.

1948, Allemagne. Un juif revient – non pas des camps mais de l’exil. Richard Kornitzer est une forme moins spectaculaire mais bien réelle de survivant, de rescapé, de revenant. Juif assimilé (« assimilé à mort » dira-t-il) et juge de son état, Kornitzer a été écarté de la fonction publique en 1933 après être « devenu juif par la grâce d’Hitler » ; persécuté, déchu de ses droits, il est chassé de son pays. Et pourtant, lorsqu’il revient, dix ans plus tard, personne ne l’attend ni ne s’intéresse à lui, sinon sa femme « aryenne » dont les démarches obstinées auront fini par le retrouver. De ce malheur fondamental – l’exil – qui a fracturé sa « ligne de vie », Ursula Krechel va sonder un à un les traumatismes, les torts et les ravages irréparables. Terminus Allemagne est le récit d’un double exil, celui forcé par lequel il échappe à la destruction programmée en se réfugiant à Cuba dans les années 40 ; mais aussi celui renouvelé dix ans plus tard, à son retour, lorsque soigneusement ignoré dans ses attentes et son désarroi, Kornitzer ne peut compter sur aucune solidarité, notamment de la part de ses anciens collègues. Son combat pour obtenir réparations ne fait alors que commencer. Fort de cette devise « Tu trouveras partout mieux que la mort » – tirée du conte Les Musiciens de Brême des frères Grimm –, Kornitzer reste animé d’une foi inébranlable en la justice ; tel un nouveau Kohlhaas se révoltant contre le désordre et l’injustice du monde, il se dresse, se bat pour retrouver sa dignité et une place parmi les siens.
L’ancien émigré se trouve d’abord confronté à la difficulté de se faire entendre comme victime du national-socialisme. Face à l’incompréhension, la dénégation et l’indifférence dans ces lendemains où l’on n’aspire qu’à tout oublier, « il faut bien que quelqu’un se réveille » s’insurge celui qui sera longtemps réduit à « mendier » sa citoyenneté. Dans un pays dévasté et encore occupé par les Alliés, tout se passe comme si, comparé aux souffrances endurées par les autres, « ses participes passés à lui, (…) ne faisaient pas le poids : plumé – chassé du pays – avili – déchu de la nationalité allemande ». « Les efforts d’adaptation que les émigrés durent fournir en silence », renchérit Ursula Krechel, « en s’inclinant devant le sort des personnes bombardées et décimées, ne comptaient pas. Et la destruction de leur existence ne comptait pas non plus. Ils étaient marginalisés d’une manière silencieusement consternante. » De surcroît, contrairement à tant de millions d’autres, personne de ses proches n’a été assassiné. Kornitzer fait pourtant partie de ces 5% de displaced persons (DPs), dont la vie a été anéantie par la fuite et le déracinement, la perte de la langue et de soi. Marié à Claire, une protestante férue de cinéma, il s’est converti à la religion de sa femme sans que cela ne l’aide en rien ni lui ni leurs enfants. En janvier 1939, l’étau se resserrant de plus en plus, Claire et Richard expédient Georg, 6 ans, et Selma, 4...

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