Meurtres et castrations aux éditions Viviane Hamy avec le lancement d’une collection de polars, Chemins nocturnes. « J’ai depuis longtemps le goût des romans policiers, confie l’éditrice. J’en lis énormément. Mais je n’avais ni l’envie ni les moyens de créer une collection de polars anglo-saxons de plus. J’espérais que de bons manuscrits m’arriveraient par la poste. Je ne pensais pas être exaucée si vite et si bien. » Le premier manuscrit qui va tout déclencher est celui de Meurtre chez tante Léonie, un policier dans la plus pure tradition du roman à énigme. Son auteur, Estelle Monbrun, proustienne ès-qualité, a concocté pour son premier roman une enquête dont les lecteurs comme les non-lecteurs de La Recherche se délecteront. Le second livre qui inaugure la collection est un terrible roman noir de Maud Tabachnik, Un Eté pourri, où les hommes n’en sortent pas entiers. Voilà l’une des caractéristiques des Chemins nocturnes : l’éclectisme. Du policier classique au roman noir en passant par le thriller, tous les genres y trouveront leur place. Une absence de cloisonnement qu’affectionne Viviane Hamy. Autre pari : commencer avec des femmes, françaises de surcroît. « C’est le hasard, mais je m’en réjouis parce qu’elles sont extrêmement rares dans le polar. Ensuite, bien sûr, il y aura des auteurs masculins et des auteurs étrangers. Mais ce ne sera pas encore pour le troisième, dont l’auteur est aussi une Française, Fred Vargas. »
La rigueur et l’élégance sont au rendez-vous : quatre titres par an, des prix serrés (de 70 à 90 francs), une couverture qui reprend la maquette habituelle mais entièrement noire, et un logo en prime : un chat tout en sinuosité. « Qui a peur des chemins nocturnes ? », demande le slogan de la collection. Prenez-les en confiance. On promet des orchidées pour les lecteurs de miss Hamy…
Éditeur Chemins nocturnes
février 1994 | Le Matricule des Anges n°7
| par
Christine Koziura
Un éditeur