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Domaine français Chadourne et les réprouvés

avril 1994 | Le Matricule des Anges n°8 | par Éric Dussert

Chadourne et les réprouvés

Après la publication en 1987 du Journal d’un homme tombé de la lune par les éditions des Cendres, La Table ronde vient d’avoir l’heureuse initiative de rééditer le Pot au Noir de Louis Chadourne, un des classiques français de l’exotisme. Né en 1890 et déjà oublié des dictionnaires, Louis est le frère de Marc Chadourne, un autre homme de lettres qui connut notamment le succès avec son roman Vasco, repris aujourd’hui dans la même collection. À la différence de Marc, Louis n’a pas eu le temps de construire une œuvre aussi étendue. Emmuré vivant dans l’écroulement d’une tranchée pendant la guerre de 1914, il contracta une maladie nerveuse qui le tuera en 1925 à 35 ans.
Carnet de notes d’un voyage aux Caraïbes qu’il fit en 1919 avec Jean Galmot dont il était le secrétaire, le Pot au noir est composé de petits chapitres où se multiplient les anecdotes dépaysantes. Ce livre est l’œuvre d’un reporter autant que d’un poète. Aux images luxuriantes qu’il lui fallait retenir de la Désirade ou de Surinam -pyramides de fruits exotiques, femmes en boubou colorés, bals casséco-, Louis Chadourne oppose Cayenne. Cette « colonie honteuse » dont « la nuit elle-même est souillée par le bagne » lui laisse le temps d’observer ses misères étouffantes, ses joies puériles. Humaniste, il témoigne des conditions sanitaires imposées aux réprouvés qui deviennent, tel Samba l’homme-tigre, des tueurs sanguinaires ou des parias définitifs vivant de petits travaux. « Cayenne !, commente-t-il, étrange mixture de prison, de caserne, de fonctionnarisme, d’école primaire, de cupidité, de sauvagerie et d’aventure. » À l’extérieur du camp de travail survivent les coloniaux, suant et abrutis par la torpeur, et les chercheurs d’or qui ne savent résister à l’appel des sirènes de la forêt.
« À chaque pas le danger, la douleur, la mort », Louis Chadourne nous offre de voir cette terre mirifique mais si peu accorte comme au sortir d’une « vision de rêve et d’opium ».
Eric Dussert

Le Pot au noir
Louis Chadourne

La Table ronde
202 pages, 35 FF

Chadourne et les réprouvés Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°8 , avril 1994.