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Entretiens Medhi Belhaj Kacem

octobre 1994 | Le Matricule des Anges n°9 | par Thierry Guichard

En un été et deux romans, Medhi Belhaj Kacem s’est construit une oeuvre qui devrait compter dans ce siècle. Maniant la langue française comme peu savent le faire, MBK inocule son virus dans la littérature molle.

L’arrivée du premier roman de Medhi Belhaj Kacem, au début de l’été, s’accompagnait d’une évidence rarissime : celle d’avoir là un très grand écrivain. Si Cancer (cf MdA N°8) est le roman du sortir de l’adolescence, 1993 qui paraît aujourd’hui poursuit chronologiquement l’expérience intérieure du dénommé Kacem. On le retrouve S.D.F., rongé par la faim. « De la tête aux pieds j’étais proprement éperonné par les piques de cette machine à coudre bien rodée, incorporée(…) ». Rejettant le compromis au rang des valeurs obsolètes, l’auteur-narrateur-sujet se dissèque, se dépiaute avec la conscience d’un explorateur de l’organique. 1993 est un fruit bien plus mûr que Cancer, plus porté sur la réflexion, le propos que sur l’action, le récit. (On a même droit à une alléchante recette du coq au vin). La violence avec laquelle le narrateur rejette les autres, ses contemporains, lui rend possible, en conséquence, une introspection qui n’épargne rien. Violent M.B.K.? Jugez plutôt ; à propos de ceux qui prennent le train pour aller travailler : « Leurs gueules d’étron comme imprégnés de jus de rectum rouge, leurs relents d’anus aliacé qui tournoient vautours au-dessus de la tête innocente… », ou sur la religion « Quand je clochardise et que je ne trouve pas d’endroit où chier, je chie sur le coran. La croix me sert à baratter ma fiente. Le Christ suce Mohamed, Mohamed suce le Christ… ». Violente, paranoïaque, mégalomaniaque (« Certes, je suis l’élite de ce présent, son avant-garde certaine. Prenant seul les devants, il est normal que je me considère un peu au-dessus d’eux. »), l’écriture de Medhi Belhaj Kacem est tout cela sans jamais prendre la pose, sans cabotinage. Elle fait table rase des discours compassés, elle remet les mots à leur place véritable, tel un virus elle perfore les défenses immunitaires du lecteur (« Si la personne qui tient ces pages entre ses mains s’interrogeait sur l’usage qu’elle fait de sa vie, je ne donnerais pas cher de sa peau. ») pour atteindre, ténia de nos vies, les fondements de l’existence.
D’une enfance passée en Tunisie, le pays du père où il apprend le sentiment du rejet, Medhi Belhaj Kacem a ramené son goût pour le langage ordurier à la fois bestial et raffiné entendu là-bas. Son retour en France (parti à 6 mois, il revient à 13 ans) provoque un intérêt particulier pour la langue française qu’il a apprise avec sa mère et en lisant des B.D. Nous l’avons rencontré dans un bar parisien, dans ce sixième arrondissement que le MBK de ses romans semble hanter. A 21 ans, Medhi Belhaj Kacem a gardé l’apparence d’un adolescent frêle, au regard clair, à la silhouette fragile.

Medhi Belhaj Kacem, vos deux premiers romans sont d’une violence inouïe. Vous avez choisi la provocation comme stratégie littéraire ?
Non, il n’y a pas de provocation chez moi. J’écris les choses comme elles sont. Si les gens ressentent une provocation, c’est qu’ils sont coupés de la réalité, et c’est le cas du milieu littéraire....

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