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Théâtre Maison de poupée

mars 1995 | Le Matricule des Anges n°11

Jane Bowles a écrit Sa Maison d’été en 1948. A la lecture de cette pièce on a du mal à comprendre qu’il ait fallu attendre si longtemps pour pouvoir la lire en français.
« Je ne suis pas certain qu’on ait suffisamment pris conscience que Jane était avant tout une humoriste », écrit Paul Bowles dans sa préface. Le moins que l’on puisse dire c’est que malgré cette affirmation, on aurait plutôt tendance à considérer Sa Maison d’été comme une tragédie. Dans une atmosphère qui n’est pas sans faire penser à Tchekhov, Jane Bowles noue et dénoue les relations troubles qui lient une fille à sa mère. Molly, la fille, élevée à l’ombre de Gertrude, la mère, ressemble à ces plantes que le soleil a du mal à atteindre. Effacée, lorsqu’elle séduit c’est comme lui avoue Lionel son futur mari « parce que tu as toujours l’air de ne m’écouter qu’à moitié ». Refusant le combat pour séduire, abandonnant la scène à une jeune fille surexcitée qui tentera de lui ravir et les attentions de sa mère et l’amour de Lionel, Molly est une sorte de Mademoiselle Julie américaine. Jane Bowles excelle dans le non-dit, rejetant en-dehors de la scène les événements importants (la mort, le mariage) pour rester au plus près du drame intérieur de ses personnages. Très précise dans ses indications scéniques, la dramaturge tisse un univers expressionniste où les seconds rôles, riches en couleur, mettent en perspective la solitude des deux femmes. Il y aurait de nombreuses lectures possibles de cette pièce où le rapport fille-mère, central, est décliné doublement - avec le couple Vivian (la jeune surexcitée)-Madame Constable (sa mère), personnage grotesquement tragique. Le thème de l’exil, dont il est facile d’imaginer l’importance quand on est la femme de Paul Bowles, prend ici des résonances mythiques. La mer, en fond de décor, symbolise un ailleurs que seule Molly ne voudra pas atteindre, consciente, peut-être qu’il est le synonyme d’un Eden perdu.

Sa Maison d’été
Jane Bowles

traduit de l’anglais
par Evelyne Pieiller
Christian Bourgois
168 pages, 90 FF

Maison de poupée
Le Matricule des Anges n°11 , mars 1995.