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Dossier Agota Kristof
Agota Kristof : l’implacable mécanique

novembre 1995 | Le Matricule des Anges n°14 | par Philippe Savary

Fuyant la Hongrie en 1956 après l’écrasement de l’insurrection nationale, l’auteur du Troisième Mensonge a échoué en Suisse où elle vit encore aujourd’hui. Après la trilogie des jumeaux, voici Hier, récit d’un exil mis à nu, nouveau volet d’une déchirure que les souvenirs ravivent plus qu’ils ne referment.Rencokntre avec une apatride.

Neuchâtel coule des jours paisibles au bord d’un lac immobile. Les amateurs de ski nautique ont l’air de s’amuser et dessinent d’étranges rondes devant les embarcadères. Quelques groupes en voyage organisé saisissent cet instant privilégié. Plus loin, une demi-douzaine de cygnes font leur toilette comme si de rien n’était.
C’est dans ce curieux décor de carte postale un peu vieilli qu’Agota Kristof a élu domicile, ou plutôt a trouvé refuge. Etonnant endroit de villégiature pour un auteur dont les livres, d’une tristesse infinie, d’une cruelle aridité, semblent guidés par la lumière glaciale d’un soleil noir.
Pour rencontrer l’auteur du Troisième Mensonge (Prix Inter en 1992), il faut abandonner les klaxons et les vitrines colorées du centre et s’engouffrer dans la vieille ville, croiser une halte-garderie, monter une rue légèrement escarpée puis gravir un escalier en pierre. Au premier étage d’un immeuble, Agota Kristof habite un appartement très simple, avec de sa fenêtre un bout du lac en ligne de mire. Elle mène ici une vie plutôt recluse, presque incognito, seule, après avoir élevé ses trois enfants, peu curieuse des éclats de rue, peu encline à égréner son statut d’écrivain au cours de dîners en ville. Tout juste les enfants de l’immeuble viennent sonner à sa porte lorsqu’ils ont oublié leurs clés. Aujourd’hui, ses livres sont traduits en vingt-trois, bientôt vingt-cinq langues. Elle est reçue comme une déesse au Japon pour la promotion de ses romans. A Neuchâtel, son premier ouvrage, Le Grand Cahier, faisait partie des textes à étudier pour les apprentis-bacheliers. Mais à peine se sent-elle dans la peau d’un écrivain…
Dans la salle de séjour, à droite, accrochée au mur, on distingue immédiatement en entrant la reproduction d’une gravure imposante, garnie de tours et de clochers. C’est la ville de Köszeg, à l’ouest de la Hongrie, à la frontière autrichienne. Pour les lecteurs assidus, c’est la Petite ville, le lieu de ses trois premiers romans, Le Grand Cahier, La Preuve et Le Troisième Mensonge. « Voilà, c’est tout ce qui me reste de mon enfance », dit-elle, mi-songeuse, mi-rieuse. Agota Kristof y retourne chaque année, depuis peu. Elle loge toujours dans le même hôtel. Signe des temps : la librairie a été remplacée par une pâtisserie. Elle va là-bas pour se souvenir, retrouver les pas de son enfance, mais elle n’y connaît plus personne. Depuis cette époque…
Agota Kristof avait vingt ans en cet automne 1956 lorsque une nuit elle a fui son pays avec son mari et son bébé de quatre mois dans les bras, poussée par les chars soviétiques venus d’Ukraine, d’un pouvoir rouge qui ne supportait plus de voir l’insurrection nationale brûler les portraits de Staline. « Seule, avoue-t-elle, je ne l’aurais sûrement pas fait. Mais mon mari luttait contre le régime en place, il était menacé. » Au total, près de 200000 personnes quittèrent la Hongrie dans les trois mois qui suivirent l’écrasement de la révolution. Trente mille...

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