Edmond Caumat n’est pas un seconde classe comme les autres. Instruit et sensible, il n’aurait jamais dû être volontaire pour l’Indochine. Seulement voilà : enfant il avait rêvé que son père mettrait une bonne déculottée aux Allemands venus conquérir la France pour la belle moustache d’Hitler. Son père a fait comme beaucoup d’autres : un rapide aller-retour au front et, une fois revenu défait, il s’est trouvé bien confortable dans ses chaussons.Honte et colère du fils qui, la majorité atteinte, s’engagera.
Lorsque débute le roman, Edmond Caumat n’est pas en bonne forme.D’abord il est blessé, il lui manque même trois doigts qui sont allés s’accrocher aux branches d’un arbuste.Ensuite, il n’a plus beaucoup d’amis…vivants.Sa section vient d’être victime d’une embuscade et il reste le seul valide.L’autre rescapé, Bania le géant sénégalais, est mal en point. Si dans ce qu’il dit, le roman est grave, l’écriture de Jean Debernard contraste par sa légèreté, sa finesse. Amoureux des mots, ayant lu assurément Nimier, l’auteur est un habile conteur.Et les quelques anachronismes qui traînent ici ou là n’y changent rien. Quant aux pages d’amour de ce roman sur la guerre, elles sont un bonheur de lecture absolu.
Climats
220 pages, 100 FF
Poésie Edmond Caumat, deuxième classe
juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16
Un livre
Edmond Caumat, deuxième classe
Le Matricule des Anges n°16
, juin 1996.