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Domaine étranger Erri De Luca : l’intimité comme expérience inépuisable

septembre 1996 | Le Matricule des Anges n°17 | par Philippe Savary

Ancien militant gauchiste, commentateur de la Bible, maoeuvre sur les chantiers, la Napolitain Erri De Luca est un écrivain en marge. Depuis son premier livre, publié en 1989, il tente de démêler les fils de sa propre histoire, métaphore douloureuse de toute une génération. Une oeuvre critique et intimiste, riche de pauvreté.

Une fois, un jour

Acide, arc-en-ciel

Un nuage comme tapis

Après avoir sillonné les rues et les villes d’Italie, découvert la France et passé quelques mois en Afrique orientale, Erri De Luca se repose de ses vagabondages dans la grande banlieue romaine. Depuis 1988, il vit au milieu des paysages à une demi-heure de la capitale. L’endroit est retiré et les petites routes sinueuses se fraient un chemin, au son des criquets, à travers les talus et les parcelles agricoles. Un parcours sûrement apprécié de ces cyclistes quinquagénaires, habillés en fluo et équipés comme des professionnels, qui refont l’étape du Tour de France à leur rythme. La commune la plus proche est Cesano. Elle a la particularité d’abriter à la périphérie de son territoire un étrange hôte, un immense domaine muré de plusieurs kilomètres carrés sur lequel s’érigent des pylônes rouges et blancs. C’est de là que Radio-Vatican couvre le monde.
Dans ce décor champêtre, Erri De Luca habite une ancienne étable à bœufs, bâtie en pierre de taille, toute en longueur, partagée avec un autre propriétaire. On y entend, lorsque le vent se calme, le caquetage des oies du voisin. Dans cette silencieuse thébaïde qu’il occupe chaque jour de l’année depuis qu’il travaille sur un chantier fixe à Rome, il a planté des peupliers et même aménagé un semblant de terrain de football. Normal, nous sommes en Italie : le ballon rond ne connaît aucune frontière et a ce pouvoir magique de délier toutes les langues. Erri De Luca est resté un fervent supporter du Napoli.
Erri De Luca est un écrivain plutôt atypique de la littérature italienne. Le lecteur français a pu s’en rendre compte en découvrant ses trois premiers livres : Une fois, un jour (Verdier 1992, Rivages poche 1994), récit de son enfance napolitaine ; Acide, arc-en-ciel (Rivages 1994), portraits de trois renoncements, trois épilogues des années utopiques (celui d’un ouvrier devenu militant terroriste, d’un missionnaire et d’un ami emprisonné sans raison) ; enfin, toujours en 1994 chez Rivages, Un Nuage comme tapis, dans lequel l’auteur explique son amour de l’hébreu et son interprétation de la Bible que cet agnostique parvient peu à peu à traduire. La double traduction aujourd’hui de Rez-de-Chaussée et En haut à gauche est une nouvelle variation de son intimité.
Les récits d’Erri De Luca, denses et menus -comme de longues lettres- dressent la validité d’une expérience singulière et plurielle. De son emploi de manœuvre, il écrit des pages admirables sur le travail de force, de cette vie de chantier où la dignité humaine s’épuise et se gagne au fond des tranchées. De sa pratique quotidienne de l’Ancien Testament, il a appris le mot juste, et un peu de sa condition d’homme. De ses années gauchistes, il a gardé une marque indélébile, la fin d’une conscience collective, une longue litanie d’obsessions. De son enfance au pied du Vésuve, dans cette « ville immune, forge d’anticorps », installée sur « une mie de tuf trouée de grottes, de carrières souterraines, de canaux...

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