Cuba est au sommaire du N°150 d’Action Poétique. Vingt-sept poètes sont en effet présentés de manière originale par Liliane Giraudon et de façon plus informative par Jean Portante. La plupart sont traduits par Henri Deluy, le rédac’ chef cosmopolite, Anne Talvaz ou Jean Portante.Réalisation considérable qui fait de ce numéro un bel outil de travail et de découverte d’une littérature qui sera mise à l’honneur à l’occasion du prochain Temps des livres, rebaptisé Lire en fête.De José Lezama Lima dont le poème Double Nuit ouvre un étrange rêve, à Alessandra Molina (« Nous revenons de stations balnéaires où suffoquent les fleurs des jeunes morts »), l’anthologie balaie toutes les générations du siècle et célèbre les écrivains les plus connus (Virgilio Piñera) et ceux dont la consécration n’est pas encore venue. Onirisme, ironie, solitude et références nombreuses à d’autres voix venues d’autres pays pourraient définir une partie de cette production.Un mot, cependant, pourrait surgir de ces 110 pages du dossier : vivacité. Action Poétique propose, après ce long voyage, une aire de création où l’on croise Alain Lance (« Et rien du désir ou des ailes/ Ne touche ta feuille »), Oscarine Bosquet (« manger des choses vertes c’est mieux que les blanches. ») et Dominique Buisset. Pour le reste, le lecteur retrouve les chroniques habituelles, journal de Guglielmi, critiques, actualité et… la recette d’Henri Deluy dont on se demande si, un jour, il invitera tous les abonnés de la revue à un grand repas préparé par ses soins…
Action Poétique N°150
160 pages, 90 FF Abt 4 N° : 250 FF
3, rue Pierre Guignois 94 200 Ivry/Seine
Henri Poncet, qui dirige les éditions Comp’act, ne pouvait laisser vide la place de la revue La Main de Singe partie sous le ciel lyonnais.L’éditeur de Chambéry vient donc de publier le premier numéro d’une nouvelle venue, La Polygraphe. Sous titrée « Différences d’écrits » cette première livraison s’ouvre avec Héraclite d’Ephèse, propose en bilingue des poèmes d’Emily Dickinson, une nouvelle d’Hans Christoph Buch, des textes de Christophe Tarkos, des pages d’Onuma Nemon, etc.Bref, la revue respecte son programme d’éclectisme.On regrettera seulement une présentation esthétique décevante dans sa typographie, sa mise en page et surtout dans le choix des photos qui oscillent entre érotisme froid et surréalisme surranné. Toutefois, La Polygraphe s’annonce comme une revue de création d’importance, curieuse des jeunes talents et des écritures modernes (Tarkos, Jean Lewinski et Onuma Nemon en témoignent ici) sans pour autant oublier les auteurs dont l’histoire littéraire a retenu les noms.Trimestrielle, la revue revendique sa dimension militante et appelle ses lecteurs à engager de véritables discussions autour de leurs lectures.
La Polygraphe N°1 -
260 pages, 90 FF - Abt 4 N° : 280 FF
157, Carré Currial 73 000 Chambéry
Revue Survol
juin 1998 | Le Matricule des Anges n°23
Survol
Le Matricule des Anges n°23
, juin 1998.