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Poésie De l’art et du cochon

janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25 | par Éric Dussert

Né en 1902 à Cambrai selon les sources les mieux informées, le poète Julien Torma traîne une réputation problématique. Disparu dans le Tyrol en 1933 en laissant une poignée d’ouvrages, il a été ressuscité dans les années 1940 par les joyeux compères du Collège de ’Pataphysique dont on sait combien ils apprécient le canular. On raconte qu’ils ne reculeraient devant rien pour les mener à bien. Aussi le doute est-il mis sur la poésie de Julien Torma dont on saura peut-être un jour d’où elle provient.
Publiés dans les Cahiers du Collège de ’pataphysique entre 1952 et 1962, les trois poèmes « posthumes » réédités aujourd’hui, Le Grabuge, Le Voyage en Grèce et Le Tue-Tête sont de petits chefs-d’œuvre d’un art extraordinaire. Conjuguant la prosodie de Roussel, les fantaisies de Prévert et le souffle surréaliste avec des images inouïes dignes de Jarry, la poésie de Torma répand des incongruités magnifiques : « Il sera célébré dans les Musées Grévin des bas-fonds/ où traînent les savates des pieuvres/ un requiem d’ocarina ».
Comme le montre les cinquante pages de Torma –ou d’un autre–, il a devancé Gherasim Luca qui composa lui aussi des textes bègues et trépidants et il a plagié l’Oulipo par anticipation en composant des « Pommes » juteuses d’allitérations et d’assonances et un « Sérail diatonique » qui chante à l’oreille : « Dorment six lassos familiers,/ Dorée, mi-face au lacis,/ Docile/ La seule femme irait, D’aussi las sophas [sic],/ Mirer deux cils à sots ». Le grand bazar de Julien Torma, poète du désordre aux mille fantaisies, rend un son libre et vigoureux qui rend son livre nécessaire. Chacun pourra se faire une idée… à moins que les mystificateurs soient prêts à tout avouer.

Le Grabuge
Julien Torma

Finitudes
(10, rue des Bahutiers
33000 Bordeaux)
45 pages, 75 FF

De l’art et du cochon Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°25 , janvier 1999.
LMDA PDF n°25
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