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Entretiens Serge Pey, porteur de parole

janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29 | par Dominique Aussenac

Ce voyageur impénitent veut une poésie totale. Pour éviter les précipices et ne pas taire les révoltes. Le poète est homme d’actions.

Nîmes, Hôtel des Allégories, mi-squat, mi-demeure aristocratique tombée en décrépitude, Serge Pey crucifie un poulet mort, plumé sur le plancher. À chaque clou, il attache méticuleusement un câble électrique rouge, qu’il relie à un spectateur. Ensuite, muni d’un chalumeau, il brûle poulet et câble. Étonnement, agacement, trouble dans l’assistance. Auparavant, il avait dit des poèmes gravés sur des bâtons de châtaignier, martelant du pied, dodelinant de tout son corps jusqu’à atteindre une sorte de transe, irradiant le lieu, entrant en vibration avec le monde. Monde qui paraît parfois bien étroit pour contenir toutes les activités de ce petit homme. Universitaire, créateur du Festival international des poésies contemporaines de Toulouse, éditeur de la revue et publication sonore Tribu, cet ardent quinquagénaire à la superbe voix aux accents rouges et noirs a une vingtaine d’ouvrages à son actif, pas mal voyagé, mangé le peyolt chez les Tahumaras, étudié mythes et cosmogonies, dit de la poésie avec Allen Ginsberg, fondé moult formations musicales allant du free jazz jusqu’au flamenco et pris la défense de nombreuses causes où la dignité humaine se trouvait bafouée. L’essentiel de son travail est consacré au rapport de possession/dépossession de la parole. Il dit écrire sur une langue arrachée. La langue arrachée à Philomèle, fille de Pandion roi d’Athènes, par son violeur, qui avec le trou noir et béant de sa bouche tissa le premier poème.

Une image de votre père au camp de concentration sur la plage d’Argelès revient souvent dans votre poésie et vos interviews
Peut-être que si je suis devenu poète, c’est parce que chez moi, on parlait un français très mauvais, un français d’immigrés. La langue d’amour que me parlait mon père, la seule langue que je pouvais comprendre, c’était pas la langue de la communication. C’était une autre langue et pour retrouver cette langue du mystère et du secret que parlait un étranger qui racontait son rêve perdu, je suis devenu poète. Lorsque j’avais quatre, cinq ans, j’habitais Toulouse, mon père m’a dit on va aller à la mer. Nous sommes allés à Argelès, le lieu où il y avait le camp où on enfermait les Républicains espagnols dans des conditions inhumaines. Moi, je ne le savais pas. J’étais fasciné par la mer, cette écume, ces vagues infinies. Il m’a retenu et a dit « Ne touche pas cette eau. Ici, nous étions deux mille, gardés par l’armée française et tous les jours les soldats nous amenaient chier nos dysenteries et c’est la mer qui nous lavait le cul. » En fait l’espérance est sortie de cet endroit de malheur, les anarchistes avaient eu les plus belles chiottes que l’histoire ait pu porter, la mer. La mer qui aussi emportait leurs cadavres. Dans la poésie, je mets en scène, je parle de ceux qui n’ont pas eu la parole. Cette anecdote est devenue pour moi un mythe.
Votre mère, vous la représentez la bouche pleine d’épingles.
Ma mère était couturière. Je la vois toujours avec ses...

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