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Dossier Jude Stefan
Un sentiment de grâce

juillet 2000 | Le Matricule des Anges n°31 | par Xavier Person

Visant à l’impersonnel, dans un dépassement de toute figure, de toute figuration, la poésie de Jude Stefan traverse l’histoire littéraire, pour déboucher en pleine modernité. À partir d’un traumatisme fondateur : comment continuer d’écrire après Rimbaud ?

Les gestes de l’auteur pour vous accueillir à la gare de Bernay sont d’abord un peu gauches. La voix est hésitante, boudeuse. Le regard ne cessera pas d’être espiègle, légèrement douloureux parfois, rapide à saisir ce qu’il cherche à voir, qui n’est pas vous nécessairement. À soixante-dix ans, il reste quelque chose de l’adolescent dans les manières de Jude Stefan. Songeur, puérilement provocateur. Prêt au meilleur comme au pire. Du genre pas malin à sonner aux portes dans la rue. Mais du genre aussi, beaucoup moins malin, à glisser quelques horreurs en aparté, poussant trop loin son art du paradoxe ? Trop systématiquement nietzschéen ? Trop immédiatement soucieux de prendre l’opinion commune à contre-pied ? La vigilance de l’interlocuteur s’impose.
Peu à peu la voix s’installe, dans une certaine douceur, un peu lasse, comme atténuée. Voix blanche, qu’un soubresaut de colère ravive pourtant. Voix qui brièvement s’emporte, rythmée parfois du martèlement de l’index sur la table. Le moraliste prend le pas sur le poète alors, s’anime, s’emporte. Les phrases deviennent des sentences, sans appel, frappées du sceau de l’indignation. Mais la colère est à peine montée qu’elle retombe. Car tout retombe. Tout se perd à la fin dans le brouhaha du bar, dans les aboiements d’un chien qui recouvre les dernières paroles. On reste à se taire. On se demande si l’autre en face de soi ne serait pas un fantôme, présence fuyante, dansante. Insaisissable. Puis on disparaît, pour toujours.

Est-ce Jude Stefan, figure en quelque sorte fictive, ou son double, c’est-à-dire vous-même, qui allez vous impliquer dans cet entretien ?
C’est lui, Jude Stefan, qui va vous répondre. Ce n’est pas moi, c’est l’autre, comme on disait. La personne sociale n’a aucun intérêt. Professeur comme tout le monde.

Comment ça se passe, dans vos livres, cette relation entre le « je » et Jude ?
Je crois que je suis complètement annulé. Le « je » n’est pas le vrai « je », mais le « je » professionnel, le « je » humain. Le untel dans la rue, il ne m’a jamais intéressé. Il n’y a rien du tout. On va dire d’untel qu’il est pharmacien, médecin. Ce n’est pas une équivalence. Le maire et Montaigne ont toujours été deux. Moi, je ne me prends pas pour un professeur. Ni inversement pour mon pseudonyme. Je ne suis pas mon pseudonyme. Il faut être un autre quand on écrit.

S’inventer un nom, ce n’est pas refuser le nom du père ?
Oui, sans doute. Il peut s’agir d’une honte. C’est net dans mon cas. Il y a beaucoup de noms ainsi, les Dupont, les Dubois. Quand je suis arrivé en hypokhâgne, il y a deux khâgneux qui m’aimaient bien, deux historiens, qui me demandent comment je m’appelle et qui me disent : « il y a de quoi se pendre avec un nom pareil ». Et c’était vrai. Le nom fait la personne.

Cela n’empêche pas Jude Stefan de penser au suicide.
Je suis arrivé à ne pas me suicider. J’ai dû essayer une fois, juste pour voir....

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