Avec les gains tirés de la vente de son corps à des messieurs, un jeune homme fonde un salon de beauté pour femmes. Mais, en quelques années, tout change. La clientèle a vieilli. Et, un jour, un ami malade vient lui demander asile ; il sera hébergé dans ce salon curieusement décoré de nombreux aquariums, et on le soignera. En vain. Ce court récit poursuit un parallèle entre les poissons et les malades. Les espèces et les générations de poissons se succèdent. Pendant ce temps, des malades se présentent plus nombreux. Le maître des lieux sera atteint de cette maladie alors incurable. Son établissement devient un mouroir aux règles inhumaines. Voilà un des livres les plus remarquables inspirés par le sida. Plus distancié que la plupart des ouvrages consacrés à cette maladie. Simple mais énigmatique. On pense à Mourir, de Schnitzler. Alors que, dans le récit de l’Autrichien, c’est un couple qui est confronté à l’échéance de la maladie du mari (tuberculose), ici, c’est toute la société, les familles, absentes, et surtout l’individu, plus seul que jamais.
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Traduit de l’espagnol
(Mexique)
par André Gabastou
86 pages, 70 FF
Domaine étranger Salon de beauté
septembre 2000 | Le Matricule des Anges n°32
| par
Jacques Goulet
Un livre
Salon de beauté
Par
Jacques Goulet
Le Matricule des Anges n°32
, septembre 2000.