Le Mâche-Laurier N°16
Créée au sein des Éditions Obsidiane en 1994 par François Boddaert, constituée par un comité d’auteurs maison, la revue Le Mâche-Laurier atteint aujourd’hui son seizième numéro. Un mot peut facilement la définir : l’endurance. Une endurance singulière qui ne se résume pas à simplement additionner sommaires et noms d’auteurs prestigieux, mais qui consiste plutôt à avoir su être l’un des lieux les plus vivants d’une réévaluation critique du vers par ses contemporains. Il s’agit d’éprouver et d’endurer par et dans l’expérience d’une écriture les nouvelles conductions du vers, ce moment où ça doit se couper, enchaîner ou balancer, rejeter ou arrêter, et ceci afin d’en vivre la spécificité comme l’intensité. La revue rappelle également, par la présentation de leur texte, l’oeuvre d’anciens mâcheurs de vers, ainsi de Guillaume d’Aquitaine, d’Evariste Parny, etc. Comme le sillon (versus) qui tourne au bout du champ, le vers arrête donc en même temps qu’il continue et raccorde. C’est sa singularité. Le Mâche-Laurier garde en lui cette mémoire, et boite magnifiquement avec elle. Aucun discours ne vient pour autant chercher à placer le vers plus haut que la prose, comme s’il détenait la palme et la mémoire de ce que le monde dit silencieusement. Parmi ses compagnons d’écriture, tels que Petr Král, Robert Davreu, Cédric Demangeot, Gérard Cartier, Brice Petit, Ella Faye, Claude Minière, Éric Maclos, Jean-Luc Sarré, Pascal Commère…, la revue réserve un espace à chacun de ses numéros à un peintre (Jean-Louis Gerbaud, Sofi Hémon, Gérard Titus-Carmel…). Dans le tout dernier, les noires entailles des gravures, presque goudronneuses, de Marie Alloy se confrontent fortemen
LE MÂCHE-LAURIER No 16
80 pages, 80 FF (12,20 o)
Abt 2 No : 150 FF
(Éditions Obsidiane 11, rue André-Gateau 89100 Sens)