À la manière de ces Anglo-Saxonnes au cynisme courtois et bien tempéré, polies, lisses et policées que l’on peut lire à saute-mouton par dessus le XIXe siècle, l’Américaine Laurie Colwin aime raconter des histoires d’amour et de mariages réussis. À New York, dans les milieux universitaires un peu sélects, s’ébattent et se débattent Guido et Holly, Vincent et Misty. Ils sont beaux, elles sont belles. Ils rêvent ensemble d’Une vie merveilleuse. C’est un peu comme si on lisait un roman de Jane Austen ou reprenait Nos plus belles années de Sydney Pollack… après que les mariages ont été consommés. Une discrète misogynie, comme volée sous la plume de Sacha Guitry, parsème leurs aventures de définitives petites horreurs telles que « l’amitié est impossible entre deux femmes dont l’une est très bien habillée ». La plume acide, sarcastique et un tantinet désuète de cette grande prêtresse du New Yorker, disparue en 1992, ravira les amateurs du genre.
Une vie merveilleuse
Laurie Colwin
Traduit de l’américain
par Anne Berton
Autrement
240 pages, 98 FF (14,94 o)
Domaine étranger Une vie merveillleuse
août 2001 | Le Matricule des Anges n°35
| par
Anne Riera
Un livre
Une vie merveillleuse
Par
Anne Riera
Le Matricule des Anges n°35
, août 2001.