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Entretiens Le carnaval infernal de Melo

décembre 2001 | Le Matricule des Anges n°37 | par Anne Riera

Née avec l’école de la littérature urbaine au Brésil, Patrícia Melo brosse un portrait sans concession de la ville de Rio. Un chaudron livré à la violence, la drogue et la corruption, sous l’oeil affamé des caméras.

Devant les caméras du monde entier, des gamins, Nike aux pieds et mitraillette en bandoulière, narguent l’objectif. Ils ont quinze ans, ils sont trafiquants de drogue, ce sont les maîtres des favelas de Rio. Petit Roi voudrait être comme eux, un cow-boy respecté, craint, aimé aussi. Un héros de fait divers. Il n’a pas dix ans et appartient déjà à un gang ; il surveille pour ses aînés l’entrée de la favela. Sa mère Alzira est domestique, son père, alcoolique, dort quelque part dans la ville sous un tas de cartons. Petit Roi, lui, ne veut pas de ce destin de misère taillé sur mesure. Il sèche l’école malgré les coups, les cris, les suppliques désespérées de sa mère. Il va gravir les échelons, les uns après les autres, tuer pour faire ses preuves, devenant livreur, puis soldat, avant de prendre la tête du trafic local. Autour de lui, navigue et chavire une foule de personnages, cafetier, prêtre, D.J., prostituée, petites frappes et fausses bourgeoises… Petit Roi les connaît tous. Il sera leur héros et leur tyran, élevant des temples, punissant les traîtres, obéissant à des codes obscurs, issus d’un autre âge, oeil pour oeil et dent pour dent.
« Soleil, poux, magouilles, braves gens, lambeaux, mouches, télévisions, usuriers, soleil, plastique, tempêtes, toutes sortes de débris, funk, soleil, ordures et escrocs infestent l’endroit. » Dès les premières lignes de Enfer, on est immergé dans le bidonville de Rio. La phrase est saccadée, énumérative ; l’auteur, Patrícia Melo, veut tout dire, les bruits, les odeurs, les couleurs, les habitants. Le rap rythme ce roman total qui dit la favela dans une explosion d’images polyphoniques, qui dit, dans un fourmillement de personnages, l’exclusion et l’illusion d’en sortir par le fracas des armes. La violence est partout. Celle du trafic de drogue, celle de la pauvreté, celle aussi d’un terrible déni d’existence quand, ici, corruption et hypocrisie font office de politique sociale.
Grandeur et décadence d’un gamin de Rio, Enfer avance sur un fil tendu entre la farce tragique et le drame grotesque. Après O Matador et Éloge du mensonge (qui vient d’être réédité en poche dans la collection Babel), c’est le troisième roman traduit en France de Patrícia Melo. Ni roman social, ni western, Enfer est le roman d’une ville en proie à ses démons qui, ne trouvant aucune issue, choisit de s’avachir devant les telenovelas. Explications, dans un français mélodieux.

Comment pourrait-on qualifier votre roman ? Est-ce une tragédie moderne, un roman noir, un roman initiatique ?
J’ai beaucoup de mal à étiqueter ce que j’écris. Ce qui est sûr, c’est que je n’aime pas l’étiquette de roman policier qu’on m’a collée dès mon premier livre Acqua Toffana (paru en 1994 et pas encore traduit en France, ndlr). Je trouve que ma littérature ne s’encombre pas des définitions que l’on peut appliquer au roman policier anglais ou américain. Ce qui m’intéresse, c’est l’aspect psychologique des personnages et...

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