Dans le paysage littéraire et cinématographique, apparaît une nouvelle catégorie de héros urbains, les ambulanciers. Ils doivent rouler à « tombeau ouvert » et sont quotidiennement gagnés par la démence de la Grande Ville : « il n’avait pas bien fermé la porte coulissante et avait perdu la chaise roulante sur la bretelle d’accès à l’autoroute, avec le patient dessus, donc »… Situation plaisante, mais qui ne donne pas forcément tout le sel d’un polar -on se désintéresse ici progressivement d’une intrigue par trop anecdotique et brinquebalante, série de meurtres sur fond de concurrence entre deux services d’urgence de Vienne. Heureusement, l’écriture affiche une crétinerie amicale à laquelle prétendent en vain nombre d’auteurs hexagonaux. Extrait choisi : « Czerny était connu pour sa moustache. Elle ressemblait plutôt à une brosse à dents couleur goulasch, mais le destin s’acharnait sur lui : malgré cette brosse à dents au milieu du visage, il avait terriblement mauvaise haleine. »
Vienne la mort
Wolf Haas
Traduit de l’allemand (autrichien)
par Marie Reygnier
Rivages/noir
240 pages, 8,99 € (59 FF)
Domaine étranger Vienne la mort
mars 2002 | Le Matricule des Anges n°38
| par
Gilles Magniont
Un livre
Vienne la mort
Par
Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°38
, mars 2002.