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Poésie Le calamiste aviné

juin 2002 | Le Matricule des Anges n°39 | par Éric Dussert

Poèmes bachiques et libertins

Membre de la grande confrérie des poètes du vin, Abû Nûwas (Al-Hasan ibn Hani al-Hakami, circa 755-815) est l’un des principaux représentants de la poésie épicurienne persane. C’est un méconnu car une seule traduction en langue française permettait jusqu’ici de le lire -en 1979, Vincent Monteil avait souligné son talent pour la satire et la poésie érotique en traduisant le recueil Le Vin, le vent, la vie (Sinbad, rééd. 1998 et 2001). En fait, Omar Khayyam (XIIe siècle) lui a depuis longtemps ravi la vedette avec ses Rubaïyat. Même éloge du vin, de l’ivresse et des petits plaisirs chez les deux Persans qui entonnent l’air (connu) du carpe diem. Il est clair pourtant qu’Abû Nûwas s’exprime plus librement. « Hommes, point ne suis soucieux/ de guerres et de glaives,/ mon astre seulement se lève/ sur la luxure et les plaisirs vicieux ! » Sans feinte pudeur, il déclare volontiers ses amours interdites et ses libations prolongées. Tendance autodestructrice, conclut son traducteur Omar Merzoug -qui confond dans sa préface prostitution et libertinage- lorsqu’il montre le buveur au calame consentant « à la fange,(…) qui erre de bouge en cave, de taverne en lupanar, se commettant avec la canaille et dont n’importe qui peut se dire le commensal ».
Ses Khamriyyat (poèmes du vin) dégueulent d’aspirations soiffardes et socratiques qui prêtent à rire malgré leur amertume et leur tristesse passagères. « Ô bel Échanson !/ Ta plantureuse croupe/ Ta brune délicatesse,/ ta finesse/ de jeune garçon/ surpassent à nos yeux/ de la chamelle l’amble ! » Le vin, ce « fauve breuvage à la gorge rouge » noie les pages du sybarite immoral : « Alors je bois du vin pur/ et je n’ignore pas/ que j’encours/ les quatre-vingts coups de fouet ! » Abû Nûwas était le plus mauvais garçon de l’époque abbasside. Reste une question : depuis son VIIIe siècle a-t-il vraiment écrit les mots « curé », « cloches » et « église » ?

PoÈmes bachiques et libertins
AbÛ Nuwâs
Présenté et traduit par Omar Merzoug
Verticales
139 pages, 15 euros

Le calamiste aviné Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°39 , juin 2002.