Trois disques et une traduction : riche actualité discographique pour Olivier Cadiot.
Enregistrement de sa lecture de janvier de Retour définitif et durable de l’être aimé au Théâtre de la Colline, 14/01/02 est sans doute la meilleure introduction à ce livre : c’est immédiatement drôle, cela permet de bien mesurer où se pose la voix dans la légèreté grave, tendue, du propos très vite envoûtant (coédition P.O.L et Dernière bande -sortie du CD le 13 novembre).
Interprétée par Bashung et Chloé Mons à l’occasion de leur mariage, mise en musique par Rodolphe Burger, sa traduction du Cantique des cantiques1 est une grâce. Dans une étrange nudité, le chanteur et son épouse posent leurs voix à la limite du chant : « Des baisers/ oh des baisers de sa bouche ». (Dernière bande)
Et enfin, faisant suite au superbe Welche / On n’est pas des indiens c’est dommage (sentimental hommage à Tante Elisabeth), Hôtel Robinson emmène Olivier Cadiot et Rodolphe Burger sur l’île de Batz pour un reportage sonore et poétique (Dernière bande). Scénario intime. Île au trésor remixée. Avec la voix de Deleuze pour le bruit des vagues et nous apprendre à nager dans l’amour. Et celle d’Henry Miller amoureux : « Seurrrrreinnnnnne. » On peut dire « Seurrrrreinnnnnne » (accent américain) ? Oui, on peut dire. Version rock de Billy le Kid, I love you et cheval au galop sur la dune, hennissements, bruits de sabots dans le vent, reprise du rythme, le bonheur est dans le retour. Faire l’amour sur une île. Distorsion douce à la guitare, subtilement orgasmique… Très belle reprise encore une fois de « Cheval-mouvement ». Oui, encore.
1Le poème, Cantique des cantiques, traduction de Michel Berder et Olivier Cadiot, Éditions Bayard, 25 €
(le livre + le CD), 13 € (le livre seul).
Dossier
Olivier Cadiot
L’amour des vagues
novembre 2002 | Le Matricule des Anges n°41
| par
Xavier Person
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