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Dossier Mario Rigoni Stern
Hommes contre (préface de Mario Rigoni Stern)

octobre 2003 | Le Matricule des Anges n°47

Parmi les livres sur la Première Guerre mondiale, Hommes contre de Emilio Lussu est, pour moi, le plus beau. Aucun de ceux que j’ai lus, étudiés, consultés, venant d’auteurs italiens, autrichiens, allemands, français, anglais, russes, américains, absolument aucun ne m’a autant captivé et plongé au cœur du récit. Est-ce parce que je suis né sur le Haut Plateau dans une maison reconstruite sur les décombres que Emilio Lussu avait vus en 1917 ? Est-ce parce que sur les monts Zebio, Fior et Castelgomberto j’allais chasser le coq de bruyère et la bartavelle, et que là-haut, j’ai vu tant d’aubes poindre et la clarté gagner au loin la plaine et la mer ? Est-ce parce que dans le Val de Nos je vais encore me promener avec mon chien ? Peut-être…
C’est en 1953 que j’ai lu ce livre pour la première fois. Un cousin de Padoue me l’avait apporté. La couverture était quelconque et le papier grisâtre. Il avait été imprimé à Rome par Giulio Einaudi quand, ici, nous étions encore sous l’occupation allemande. J’ai écrit : « … je me suis jeté sur ce livre comme un ours se jette sur du miel, négligeant même les devoirs de l’hospitalité… »
(…) Il m’est arrivé dans la vie de rencontrer quelques grands meneurs d’hommes. Il y en a très peu ; ils exercent un grand ascendant sur les autres, sont exigeants d’abord envers eux-mêmes, commandent sans hurler, savent affronter par la seule force de la raison les situations les plus difficiles et les plus dramatiques, n’aiment pas les démonstrations d’héroïsme, connaissent la valeur de chaque existence et font l’histoire. Parmi les vrais meneurs d’hommes Emilio Lussu a été le plus grand.
« Roi pasteur », aristocrate chasseur, dompteur de chevaux, homme politique en première ligne aux moments les plus importants de l’histoire italienne de ce siècle, narrateur d’une simplicité égale aux classiques de l’Antiquité, mais, pour moi, meneur d’hommes. (…)
Il avait écrit ce livre non comme un journal ni comme un essai historique ou littéraire. Il a seulement noté les faits comme si les mots devaient les raconter à (…) ses maîtres de vie paysanne : « C’est ma tribu, me disait-il, où l’honneur et la parole ont une valeur suprême. »
Des pages pareilles ne pouvaient naître que d’un état d’âme particulier. Je l’avais compris immédiatement et ensuite, quand il m’en parla et que je lus ses autres écrits, tout me sembla plus clair. Exprimer cet état était devenu pour lui une nécessité : (…) non pas parce qu’il se sentait écrivain et, encore moins, homme de lettres. La raison était autre : il était loin de sa Sardaigne ; en cette période de sa vie il n’était pas dans l’action avec ses camarades exilés en France : il se trouvait contraint à une longue convalescence en Suisse où il avait été opéré des poumons à la suite d’une maladie contractée en prison. C’est là, dans les montagnes des Grisons qui lui rappelaient les montagnes du Haut Plateau, dans son oisiveté forcée, que Hommes contre jaillit de sa plume avec...

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