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Entretiens Misère de l’amour

mars 2004 | Le Matricule des Anges n°51 | par Jean Laurenti

Avec Seuls, Laurent Mauvignier prolonge le sillon qu’il creuse depuis quelques années : offrir une voix à ceux que le monde ignore, donner vie et épaisseur aux ombres. Dans ce nouveau livre, le désespoir doit composer avec la révolte. Éclairages.

Dans les livres de Laurent Mauvignier on ne voit pas beaucoup le ciel. Ou alors par accident, parce que la pluie vient bien de quelque part, ou qu’on guette l’avion qui ramène quelqu’un qu’on n’attendait plus et qui, de toute façon, repartira. La désespérance hante ces vies suspendues entre la grisaille des jours et les rêves anciens dont on se souvient parfois.
Seuls est le quatrième livre de cet écrivain né en 1967, fervent lecteur de Thomas Bernhard et de William Faulkner. Il fait suite à Loin d’eux, Apprendre à finir et Ceux d’à côté, tous publiés aux Éditions de Minuit. Pour les personnages de Laurent Mauvignier, être au monde n’a rien d’évident. Être n’est pas ici un verbe d’état, mais d’action, voire de combat : celui qu’on mène quand on s’efforce d’exister, dans un monde où on est quantité négligeable. C’est cette quête qui produit la substance du récit. Du côté de l’auteur, elle nécessite la création d’une « langue », qui sera le refuge de ces exilés, le lieu d’où pourra se dire leur plainte et s’accomplir leur geste. La phrase y est soumise à un travail incessant, tour à tour étirée à l’extrême, concentrée, privée de fin. Dans Seuls, elle est portée par un chœur qui conte une histoire tragique, celle d’un amour devenu fou à force de ne pouvoir se dire.

Le titre de votre nouveau livre, Seuls, aurait pu être celui d’un des précédents…
Oui, bien sûr. Ça pose la question de la redite. De la même façon que je n’ai pas peur du ressassement dans un livre, je n’en ai pas peur non plus entre plusieurs livres. Je pense à la formule de Faulkner : on a chacun l’espace d’un timbre et on doit sans cesse le creuser. Bien sûr, les choses se retrouvent, se croisent. Je pense à la sculpture, par exemple. Le fait de tourner autour d’un objet que je ne sais pas définir vraiment… en espérant être dans une spirale concentrique, de plus en plus proche de cet objet. Dans Seuls, par rapport au premier livre, on touche à une matière plus intime. Je vais vers des territoires qui étaient à peine esquissés dans Loin d’eux. Entre ces deux livres, j’ai le sentiment que la question du désir s’est encore creusée. Elle est de plus en plus à nu. De ce fait, il n’y a pas vraiment de ressassement. Plutôt quelque chose qui emprunte les mêmes chemins, mais qui ne va pas au même endroit.

Le motif de la solitude est-il davantage central dans ce livre-là ?
Il a été très difficile, très long de trouver un titre. La solitude est un motif, mais parmi d’autres, cachés dans le tapis. Comme dans mes livres précédents, il y a cette question : comment sortir de soi, de son corps ? Comment faire violence à soi ou aux autres pour sortir de son corps ?

Vos personnages sont en effet comme enfermés, ils se cognent aux murs…
Oui et ce thème me ramène à un autre, celui du social… Ce n’est pas le social en soi qui m’intéresse, mais en tant que contrainte du réel. Si on prend un tableau de Francis Bacon, on voit une matière...

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