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Événement & Grand Fonds Petit meurtre à Paris

février 2005 | Le Matricule des Anges n°60 | par Jean Laurenti

Existe-t-il des actes gratuits, dénués de sens ? Dans un livre qui épouse les gestes et la pensée des protagonistes, Leslie Kaplan compose un récit d’une grande intensité, où la question de la responsabilité de chacun est prolongée par celle de la transmission : comment les crimes d’aujourd’hui se conçoivent à l’ombre de ceux qui, par le passé, n’ont jamais été assumés.

Fever

Deux adolescents à quelques semaines du baccalauréat, deux amis, deux presque frères. Ils sont dans le temps éphémère de la grâce, ce mélange de maladresse et de vivacité, d’ingénuité et de sérieux qu’on peut avoir quand on a 17 ans. On est au printemps, et ce sera le temps des assassins. Damien et Pierre arpentent en tous sens leur quartier, Montparnasse, Raspail, Quinet, Huyghens, Luxembourg, Delambre, ce Paris où ils sont nés, où ils ont grandi. Un territoire que se partagent plusieurs des livres de Leslie Kaplan, auteur notamment de L’Excès-l’usine, Le Pont de Brooklyn, Le Psychanalyste, ou encore Les Amants de Marie, tous publiés chez P.O.L. Au fil de la lecture, on a parfois l’impression de retrouver, au pied d’un immeuble ou dans un square, tel personnage croisé ailleurs dans l’œuvre. On sent chez elle un vrai plaisir à saisir les protagonistes en mouvement. Mouvement de la marche, qui accompagne le flux de la pensée ; poésie urbaine qui compose des road-movies piétonniers à travers l’espace d’un ou deux arrondissements. Dans Fever, cinquième volume du cycle « Depuis maintenant », la pensée fuse, s’emballe, sécrétée par les cerveaux en ébullition des deux garçons, qui rappellent certains personnages de Gide.
« Fever », c’est le titre d’une chanson d’Alice Snow, une chanteuse dont on entend la voix sensuelle, les mélodies envoûtantes. Alice, c’est aussi le surnom que toute la classe a donné du fait d’une ressemblance troublante à Madame Martin, professeur de philosophie aussi charmante que compétente. En initiant avec toute la rigueur souhaitable ses ouailles à la réflexion philosophique (notamment avec un cours sur « science et déterminisme »), Alice, sans rien en savoir, inspirera à deux d’entre eux une expérience démente. Comme frappé d’une illumination, Damien va convaincre Pierre d’accomplir avec lui un acte subtilement élaboré, un acte parfait en ce qu’il fera du hasard son instrument. « Tout d’un coup, Damien avait dit (…). Non seulement je crois au hasard, mais je le fais travailler pour moi. Il était surexcité, bouillonnant, comme s’il avait de la fièvre. Si on laisse le hasard vous commander, il vous protège. » Donc, concevoir un acte magistral qui vous engage, terriblement, qui vous mette en danger, et au final vous épargne. « Si par exemple on tue comme ça, sans raison, sans nécessité, pas d’explication, pas d’intérêt, et pas de sentiment non plus, si on s’en fiche, si c’est n’importe qui, eh bien alors on ne peut pas être pris. Il n’y a pas de crime, en fait. Pour qu’il y ait un crime, il faut une raison personnelle. Un motif, un mobile personnels. Mais si c’est par hasard… »
Voilà la mécanique de l’effroi enclenchée. Fever est un livre noir. Un roman sombre, terriblement oppressant. Il s’ouvre sur un meurtre, se ferme sur la certitude que ses auteurs ne seront pas pris. Une femme est morte, que le sort a désignée pour servir la thèse de la toute-puissance du hasard. Il y aura à peine une enquête policière...

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