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Revue Charme discret

février 2005 | Le Matricule des Anges n°60 | par Gilles Magniont

Conférence N°19

Nulle intervention d’un ténor de la littérature ; pas non plus de position révolutionnaire ni d’information bouleversante. Conférence puise sa première singularité dans la modestie assez inactuelle du ton : il y a ici comme une fadeur immédiate. Le contenu intrigue aussi, dans sa dissémination à la fois libre et savante : on trouvera aussi bien des « conférences » magistrales portant sur de sévères notions (notamment, pour ce numéro, l’obligation vue au prisme du code civil comme de l’Éthique à Nicomaque) ou sur l’abandon contemporain de grands classiques (tel Bossuet « délaissé » par notre époque, mais que viennent faire revivre les propos d’une universitaire et ceux d’Édouard Herriot), que des traductions de poèmes contemporains ou des inédits augustiniens… Ce qui permet de lier tous ces textes entre eux, ce qui marque la perspective de la revue, c’est peut-être alors un léger et stimulant glissement des évidences ou des prétendues connaissances. Ainsi, la philosophie humaniste n’est pas frontalement interrogée, mais c’est l’étymologie même du mot qui fait l’objet d’une étude. Quant à Morandi, artiste reconnu, il n’est pas l’objet d’une théorisation de plus : il est approché à travers plusieurs descriptions de son univers domestique. Même déplacement du regard pour le portrait passionnant de Jean Barraqué : grâce à ce musicien méconnu si l’on songe à la célébrité de Boulez qui fut aussi un philosophe sombre et grandiloquent, toute la perception des problèmes musicaux et philosophiques de l’époque se trouverait redessinée.
Conférence pèse quand même lourd : tout n’y peut être repéré, et tout n’y est pas également mémorable. Joli papier beige, exigence savante, distinction des interventions, charme feutré des références… l’ennui guette parfois. Mais il est loisible de se perdre dans cet épais volume, et d’apprécier alors l’étrangeté de certaines pages échouées au milieu d’un océan d’érudition. Retenons la fraîcheur des « Carnets tirés du sac à dos » d’Alain Bernaud, prose de voyage très personnelle ; l’attendrissant choix de poèmes (en édition bilingue) de Maria Luisa Spaziani, jeune poétesse de quatre-vingts ans « au cœur tout neuf » qui rêve de « renverser les signes » et d’ « incendier la maison » ; et, divine surprise, cernés par tant d’écrit mais venant heureusement le déborder, les pastels et les fusains de Martine Clerc. Altération minime de nos couleurs habituelles, nous entraînant dans « un calme vertige », ils constituent comme la profession de foi implicite de la revue, sa sereine signature.

Conférence N°19, 700 pages, 25 (25, rue des Moines 77000 Meaux) www.revue-conference.com

Charme discret Par Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°60 , février 2005.
LMDA PDF n°60
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