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Dossier Eric Chevillard
Une taupe au plafond

mars 2005 | Le Matricule des Anges n°61 | par Emmanuel Favre

Adepte de la digression ou de la dissimulation, Éric Chevillard enfreint les règles élémentaires de la narration en défiant les lois du genre de manière audacieuse et effrontée. L’écrivain creuse des galeries souterraines, avec pour armes un sabre à la lame brisée, un hérisson roulé en boule et un sérieux sens de la parade riposte.

En vous rendant sur le site consacré à Éric Chevillard, vous serez peut-être surpris de n’y trouver aucun repère biographique. Votre curiosité en sera aiguisée, vous aurez envie d’en savoir plus, car vous estimez qu’on appréhende mieux un écrivain quand on connaît sa vie. Vous vous lancerez dans de multiples recherches, en vain. À la fin de la journée, vous n’aurez recueilli qu’un extrait de thèse d’une étudiante de Brno et cette notice extraite du Dictionnaire des écrivains contemporains de langue française par eux-mêmes : « Éric Chevillard, né un 18 juin à La Roche-sur-Yon, anciennement Napoléon Vendée, il ne s’endort pas pour autant sur ses lauriers puisqu’on le voit encore effectuer bravement ses premiers pas cours Cambronne, à Nantes. Il a deux ans lorsqu’il met un terme à sa carrière de héros national. Il brise alors son sabre sur son genou puis raconte à sa mère qu’il s’est écorché en tombant de cette balançoire et elle feint gentiment de le croire. Ensuite, il écrit. Purs morceaux de délire selon certains, ses livres sont pourtant l’œuvre d’un logicien fanatique. L’humour est la conséquence imprévue de ses rigoureux travaux. Il partage son temps entre la France (trente-neuf années) et le Mali (cinq semaines). Hier encore, un de ses biographes est mort d’ennui. » Du Chevillard tout craché. Depuis ses débuts, l’homme a choisi de se tenir en retrait de ses textes en se dissimulant derrière leur humour ravageur (nous y reviendrons). Une position d’autant plus héroïque par les temps qui courent, où n’importe qui s’improvise écrivain du moment qu’il n’en fait pas profession et qu’il a autre chose à vendre : une sexualité débridée, un père philosophe à jabot, un arrière-cousin nécrophile (aucun rapport de cause à effet n’a pu jusque-là être clairement établi entre les trois). « Je sais que je ne suis pas à la hauteur de mes livres », glisse-t-il pour expliquer ce retranchement. Chevillard n’est pas un écrivain modeste. Il a l’orgueil de ces artisans qui savent qu’on ne s’en tire pas avec des cotes mal taillées : « On s’attable toujours avec le sentiment que se joue une partie importante. Il faut avoir cette illusion, quitte à s’en moquer après coup. » L’humour, le retrait, l’orgueil. Ajoutez-y une certaine compassion pour ses semblables, et vous distinguerez en creux la silhouette longiligne et bienveillante de Beckett, le révélateur.
Au milieu des années 80, notre jeune homme fait ses études de lettres à Nantes. Licence en poche, la voie semble toute tracée pour intégrer le corps enseignant : « Il s’est alors agi de ne pas devenir professeur ». Il rejoint donc l’École Supérieure de Journalisme de Lille, « une bonne base de départ pour tous les destins possibles. » Mais là aussi il s’agit de ne pas être journaliste : « Je ne voulais pas faire profit de ces études, juste me laisser le temps de mûrir. » Ces années seront donc celle de la formation. Il découvre Lautréamont, Calvino, Nabokov et Beckett, gagne en confiance, se met à écrire...

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