Une didascalie ouvre la pièce de Jean-Pierre Cannet : « On ne sait pas si c’est le jour ou la nuit parce qu’on ne sait pas s’il fait jour ou nuit dans le cœur d’un homme. J’aimerais que la lumière provienne parfois de l’intérieur de la bouche (de George Kane, ndlr). Et s’il ouvre sa chemise, qu’il se mette à venter plus fort. » L’histoire est celle de George Kane, l’un des pilotes de l’équipage qui a lancé la bombe sur Hiroshima. À cet instant précis, George Kane tombe amoureux fou de Ginko, une jeune femme qui scrute l’avion depuis la terre, à qui le pilote crie de s’enfuir. Depuis, George se fait appeler du nom de la bombe, Little Bob et casse systématiquement les verres de ses lunettes pour avoir des yeux étoilés, des yeux d’après la bombe.
La pièce est une fêlure, elle cherche à questionner le fait d’être un homme, même au moment de commettre l’irréparable. Il y a quelque chose de feutré dans le texte, dû à la succession de voix intérieures. Quelque chose de mental plus que de charnel qui fait de la pièce un drôle d’objet à saisir.
Little boy la passion
de Jean-Pierre Cannet
Éditions Théâtrales, 56 pages, 11 €
Théâtre En bref
octobre 2005 | Le Matricule des Anges n°67
| par
Laurence Cazaux
Un livre
En bref
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°67
, octobre 2005.