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Domaine étranger Fantômes mexicains

janvier 2006 | Le Matricule des Anges n°69 | par Thierry Guinhut

Au premier abord, ce n’est qu’une histoire rurale dans un coin boursouflé de chaleur du Mexique profond. Juan Preciado (qui porte le même prénom que l’auteur) arrive à Comala pour y chercher son père : Pedro Paramo. Mais, bientôt, l’atmosphère étouffante, onirique, fatale, et surtout les changements abrupts de narrateurs, emportent le lecteur sur le terrain du réalisme magique. L’omniscience de l’auteur dépose les armes devant les complexités de la filiation et de l’imaginaire, laissant le lecteur désemparé, mais fasciné devant ce village qui à « un goût de malheur ». Grâce aux récits des femmes, le temps historique du père mort phagocyte celui de Juan. Les voix du fils et du père supposé s’entremêlent, les fantômes jalonnent la quête initiatique du jeune homme à la rencontre d’un monde de violences, à la rencontre aussi de celui qui fut un tyranneau, violant, engrossant les femmes et s’appropriant les terres. Le tableau régionaliste reflète les tristes destinées politiques du continent latino-américain. Le voyage géographique et intérieur devient peu à peu une épopée, à quoi s’ajoute la dimension du mythe, ce que confirme l’intervention du « nous », chœur villageois comparable à celui du théâtre antique.
C’est ainsi que la critique est allée jusqu’à comparer ce mince roman de 1955 au Château de Kafka ou au Bruit et la fureur de Faulkner. Rien de moins. Juan Rulfo (1917-1986) auteur de nouvelles (Le Llano en flammes), également photographe d’un Mexique exalté par le noir et blanc, prend place parmi les grands du « boom » latino-américain : de Fuentes à Vargas-Llosa en passant par García Márquez et Carpentier…

Pedro Paramo de Juan Rulfo
Nouvelle traduction de l’espagnol (Mexique) par Gabriel Iaculli, Gallimard, 176 pages, 16,50

Fantômes mexicains Par Thierry Guinhut
Le Matricule des Anges n°69 , janvier 2006.
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