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Entretiens Le tracé de l’attente

juin 2007 | Le Matricule des Anges n°84 | par Jérôme Goude

Imbriquant méditations esthétiques, fragments mnésiques, rêves et sensations, « Entrée de secours » de Fred Deux épouse les courbes et glane les bris d’une parole en souffrance.

Entrée de secours

À Marseille, deux événements apparemment anodins vont infléchir la trajectoire par trop définie de Fred Deux : l’apparition inopinée d’un rat et l’œuvre de Paul Klee. La découverte du peintre suisse est en effet à l’origine des taches dans l’opacité organique desquelles Fred Deux fourrage encore. Le rat, convoqué en maintes occurrences dans l’ensemble de son œuvre, quelle qu’elle soit, littéraire ou picturale, constitue l’une des métaphores obsédantes majeures de l’auteur. Sur le port maritime marseillais, la vision quasi hallucinatoire de cet intrus projette le jeune adulte loin en arrière : dans la cave exiguë et spartiate où l’enfant logeait avec père, mère et grand-mère. Du creux de cette cave néantisante, comme du vide de la tache, ressurgit pêle-mêle tout ce autour de quoi l’œuvre à venir va graviter.
En ce sens, Entrée de secours s’inscrit dans la continuité des textes antérieurs. Fred Deux (né en 1924) y recherche encore une parole souterraine qui se refuse et qu’il pourchasse « comme si c’était un rat ». Depuis le court texte intitulé « Les rats », sorte de canevas de La Gana (1958), premier roman devenu culte, le magma biographique n’a cessé de se consumer. Enkysté de rêves d’angoisse et émaillé de traits aphoristiques, Entrée de secours est un objet composite, à la fois éprouvant et magnétique. S’y exprime l’incurable douleur d’un homme rare voué au « labeur de concierge » et ayant toujours refusé de céder à la gloriole des artistes qui « s’honorent, plastronnent ».
Il aura fallu force détours pour arriver à La Châtre, petite ville berrichonne où Fred Deux et Cécile Reims vivent depuis 1985. La maison est chaleureuse, l’émotion palpable partout.

La figure de l’oncle paternel occupe une place centrale dans l’ensemble de votre œuvre. À quoi cela tient-il ?
Le suicide d’Édouard m’a marqué à vie. Il y eut le coup de feu. L’appel de l’oncle. Une porte s’est ouverte sur la mort. Du même coup, une porte s’est fermée pour moi. J’ai traîné ça pendant dix ans. Là, il avait écrit une grande page ! Ce qu’il faisait, c’était me tuer. Il ne le voulait pas bien sûr. Pourquoi il a fait ça ? Il avait déjà essayé en sautant d’un pont et en avalant deux bouteilles d’eau de javel. Il était fada. Mais si être un homme, c’est être fada comme il l’était, c’est merveilleux. Quand je suis revenu à la cave à l’âge de 12 ans, j’avais envie de rien faire. Je copiais un peu l’oncle qu’a jamais rien fait (rires). D’ailleurs, j’ai longtemps cru que c’était ça être poète. Une bonne m’avait donné un livre où il y avait des poèmes. Ça et la spontanéité violente de l’oncle m’ont amené à penser des années durant qu’il était poète. Le pylône de difficultés, c’est la mort de l’oncle et la maladie. Il y avait deux problèmes en moi. L’un tuberculeux, l’autre nerveux.

Vous dites par ailleurs de l’oncle qu’il est votre « suicidé ». Cela renvoie-t-il au Van Gogh le suicidé de la société d’Antonin Artaud ?
Oui, bien sûr....

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