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Essais Le tranchant de la terreur

février 2008 | Le Matricule des Anges n°90 | par Richard Blin

Guillotinez-moi ! Précis de décapitation

Instrument de mort, et de gouvernement, de la Terreur, la guillotine a hanté le XIXe siècle. Baptisée par référence au docteur Guillotin alors qu’il n’en est pas l’inventeur mais en proposa l’usage dès 1789, cette mécanique sépulcrale comme l’appelait Chateaubriand, fut d’abord présentée comme un progrès mettant fin à une tradition qui faisait varier le supplice en fonction du crime. La mort serait propre, ne ferait plus souffrir, et supprimerait les déplorables aléas des décapitations bâclées par d’inhabiles bourreaux. Alors pour trancher, elle va trancher, la guillotine. Jusqu’à trois cents têtes par jour, en changeant trois fois le couteau ! C’est au sombre rayonnement de cette machine de mort dans l’imaginaire, le roman et l’art du XIXe siècle que s’attache Patrick Wald Lasowski dans Guillotinez-moi. Il en traque la figure capitale dans le tissu de textes et de fantasmes qu’elle a suscités d’Hugo à Dumas, en passant par Nodier ou Schwob. Les corps qui apparaissent sur l’échafaud ont comme la vertu de rendre beaux les guillotinés. C’est Julien Sorel dont Stendhal dit que « Jamais cette tête n’avait été aussi poétique qu’au moment où elle allait tomber ». C’est Jean Lorrain rêvant sur les « jolies et longues aristocrates », envoyées « encore pantelantes de leur luxure » à la guillotine. Habités par cette « soif de l’inconnu » et ce « goût de l’horrible » qu’a si bien perçu Baudelaire, d’autres y voient la possibilité de nouvelles voluptés. Quant aux ateliers de peinture, ils regorgent de têtes… Si l’échafaud porte à peindre, c’est qu’il découpe un nouvel espace de représentation dont la photographie va s’inspirer. Cette tête qu’on engage entre les deux demi-lunes qui vont enserrer le cou comme un collier devient un modèle de cadrage. Ne bougeons plus. Déclic de guillotine, et… la tête est dans le panier comme l’image est dans la boîte.

Guillotinez-moi de Patrick Wald Lasowski
Le Promeneur, 144 pages., 17

Le tranchant de la terreur Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°90 , février 2008.
LMDA papier n°90
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4,00