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Dossier Antoine Emaz
Poèmes jusqu’à la corde

mai 2008 | Le Matricule des Anges n°93

Peau continue d’explorer comment la surface des choses vient se coller à nos propres gestes.

Peau entrecroise sur plus d’une année des poèmes rangés en cinq entrées : « trop », « seul », « lie », « corde » et « vert » sont davantage des sortes de titres, plutôt des amorces et des poches où quelques expériences (de la fatigue, de la légèreté, de la boue, de la pauvreté, de l’usure, etc.) peuvent se classer. C’est pratique, certes, mais pas du tout futile chez Antoine Emaz ; bien au contraire, c’est parce que ces instants de vie sont usés jusqu’à la corde, qu’ils cherchent un mot sous lequel trouver une place. Chaque « entrée » est numérotée selon le nombre de retour qu’elle fait dans le livre, et chacune donne l’espace presque respirable à un poème : on entend par exemple l’auteur constater « au bout de la bande son/ on continue de parler/ avec l’écho// ça donne un frottis/ sur la page/ lit qui peut// un arriéré de langue/ pas davantage// étranglé/ lent// au bout du compte/ pas mort ». Les vers sont courts, verticaux, faits parfois d’un seul mot. De maigres bandeaux de proses s’intercalent ci et là, régime pour la description d’objets, voire le détail d’une liste, ils usent d’une forme de littéralité pour dire ce qui est devant nous : une toile cirée à petits carreaux jaunes, un briquet Bic, un paquet de Gauloises filtre, un carnet, une pipe et un cendrier, un torchon un peu sale. Ou encore, p. 76-77, le rapport médical « Hématologie – Hémostase » donne une façon de voir sans magie : raccord filandreux qui tient l’existence à son presque rien.
Peau semble dire que quelques mots ras ont encore leur possible, qu’ils ne sont pas tout à fait pourris. Ils tiennent debout le livre et l’homme avec ; et la main qui écrit avec eux s’y retient en attendant que les mots lui répondent. Jusqu’à sa dernière bande. C’est une éthique, une morale d’existence. Jean-Patrice Courtois aura justement écrit que « l’attente joue un rôle considérable pour le rythme général (des livres d’Emaz), qu’elle soit dite, ou supposée sans être dite en tant que telle. Elle est le fond sur lequel se détachent les figures de captage de la conscience confrontée au désir de dire ». Elle est même ce par quoi le poème peut revenir comme une mémoire à écrire, qu’elle soit celle du dégoût, de la fatigue, de la peur ou de la maladie, ou mémoire légère, pleine de l’allégresse que font l’amitié, les livres. Lorsqu’il écrit dans Peau « même si les branches bougent/ bruissent/ la lumière du soir noie/ tout/ baigne enrobe douce/ tranquille// on/calme/ a fermé les vannes de mémoire/ les livres », la réception de l’apparence n’est pas la seule opération de son poème, aussi simple soit-il. En fait c’est encore une instance d’attente, un filtrage, qui aura permis de construire et de rendre la peau des choses à elle-même et au poème. Cela rend la voix d’Antoine Emaz inimitable et suppose qu’écrire soit, pour lui, nécessairement, se porter à l’endroit où l’étranger rentre en soi, là où des mots auront à le supporter.

Peau
Antoine Emaz
Tarabuste, 140 pages,...

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