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Arts et lettres Sur Morandi

juillet 2009 | Le Matricule des Anges n°105 | par Marta Krol

Giorgio Morandi, peintre italien mort en juin 1964, a laissé une œuvre qui « est aujourd’hui encore la pointe la plus avancée de l’art moderne », selon Roberto Longhi, comme Cézare Brandi, grand historien d’art et ami du peintre. Le premier texte (1960) est un souvenir commenté que Cézare Brandi écrit à partir de quelques visites rendues à son illustre ami : dans son appartement à Bologne, avec la fenêtre dont la vue pourtant si modeste a été « la matrice » de tant de paysages, et dans sa pension à Grizzana. Il apporte quelques éléments à qui fascine « l’art du peu » que Morandi pratiquait de manière si éblouissante. Car l’homme était à l’image de son art : sobre, mutique, solitaire, modeste, hostile au vacarme mondain, et plongé dans « ce peu de chose, cette chose infime » qu’il a voulu, à partir de la vue de sa fenêtre ou de sa terrasse, « (soustraire) pour ses paysages au point qu’on les dirait faits de rien ». Et celui qui connaît les natures mortes avec les sempiternels carafe, pot, tasse, bouteille, aux contours vaporeux et tremblants, apprend non sans émotion qu’on voyait bien, « assis sur la petite banquette de son atelier, (…), ces pauvres objets poussiéreux dont la disposition stratégique a ouvert des fenêtres imprévues sur l’âme que sont ses tableaux ».
Roberto Longhi - dont le traducteur dans sa préface nous apprend un beau mot italien en qualifiant Morandi d’« incamminato », « celui qui se met en chemin » - livre en deux textes (1945 et juillet 1964) un hommage touchant et éclairant. En situant Morandi dans la lignée des grands peintres humanistes : Giotto, Piero della Francesca, Chardin, Corot, Cézanne (et non pas Picasso, pas Gauguin, Boticelli ou Michel Ange) ; en disant son désaccord éthique, ô combien important dans les années 30 en Italie, avec la « rhétorique de violence physique, de la force, du titanesque » ; en soulignant aussi sa méfiance avec tout « soupçon d’éloquence, d’enflure ou d’agitation », comme avec toute tentative du « primitivisme » artificieux, l’auteur aide à mieux comprendre la force de cette peinture. Et si toutes les interprétations n’inspirent pas la même adhésion - la forme comme « prétexte matériel » pour traiter du sentiment semble évacuée bien vite tel un bébé dans l’eau du bain - on aimerait surtout pouvoir prolonger une aussi rare conférence.

SUR MORANDI
de CÉZARE BRANDI
ET ROBERTO LONGHI
Traduits de l’italien par Christophe Carraud et Alain Madeleine-Perdrillat, Éditions de la revue Conférence, 62 pages, 27

Sur Morandi Par Marta Krol
Le Matricule des Anges n°105 , juillet 2009.
LMDA PDF n°105
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