La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie Les lépreux souriants

juillet 2009 | Le Matricule des Anges n°105 | par Marta Krol

Les Lépreux souriants

Les lecteurs de Louis-François Delisse connaissent l’univers onirique, sensuel et quasi plastique de ses visions d’un bout de pays africain que l’auteur avait jadis habité, et lequel l’a habité à son tour. Le présent volume est une suite de cinq tableaux (écrits dans les années 50 à Niamey ou non loin de là) poétiques, et dont la visée est uniquement descriptive - objectif qui seul suffit amplement à justifier une entreprise de l’écriture. La description s’articule à chaque fois en un nombre de paragraphes réunis en des ensembles numérotés, ce qui permet au texte d’épouser la dimension temporelle en plus de la spatiale, voire de revêtir, comme pour « Histoire d’Issa », une forme narrative. La langue ici se veut aussi désaffectée que précise, et c’est peu dire. On s’engage toujours avec cet auteur dans une densité quasi baroque des adjectifs, des adverbes et des figures de style, métaphore et comparaison en tête, telle que la lecture est lente et que l’imagination au contraire tourne à plein régime ; l’effort souvent récompensé par un effet de vérité, comme dans ce salon de coiffure « dans la ville, sur le sable rouge fripé », où « deux carcasses de camion rôtissent sur le talus ». D’autres fois, la recherche insistante d’effets de style (« Petit l’herbe montante. ») et une symbolique chargée (« la petite fontaine au ciel la Mère y puisait pour moi ») fatiguent un peu, et l’on aimerait davantage de simplicité. Puis on reste embarrassé, malgré le mouvement général d’un élan ardent vers le monde dont cette poésie atteste, devant l’omniprésence que l’on n’aimerait pas savoir obsessionnelle de désignations de sexes d’enfants. Partout des pénis « maigres » ou « raidis », des verges « roses », des « reins soyeux », des « pubis à peine fleuris » de gamins faméliques… Sans doute faudrait-il y voir une vision d’artiste épris d’Éros et insoumis à de normes bour-geoises ; mais Thanatos n’étant jamais bien loin, l’adhésion du lecteur n’est pas totale à cette delectatio morosa.

LES LÉPREUX SOURIANTS
DE LOUIS-FRANÇOIS DELISSE
Apogée, 60 pages, 12

Les lépreux souriants Par Marta Krol
Le Matricule des Anges n°105 , juillet 2009.
LMDA PDF n°105
4,00