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Poésie Photogénie

novembre 2009 | Le Matricule des Anges n°108 | par Richard Blin

Photogénie des ombres peintes

Avec quoi se débat-elle Sandra Moussempès ? Quelle expérience de dessaisissement ? Quelle volonté d’arracher la beauté au vertige ? Après Vestiges de fillette (1997) et Captures (2004), les sept séquences qui composent ce recueil continuent à interroger les écrans trompeurs de l’apparence, l’instinct de liaison comme les pulsions de déliaison et toutes les formes de divergence et de distorsion à l’œuvre dans le triangle que forment l’amour, le vide et le langage. « Une forme d’incantation post-moderne, fruit d’un »vertigo love«  », doublée d’une mise en perspective du réel et de son image. Des poèmes qui souvent ont un ciel (en italique) et une terre (en romain), qui sont des radiographies de l’entre-deux (entre le père et sa fille, l’homme et la femme, le rêve et la réalité…). Événements extatiques « liés à la déviance amoureuse », éclats de film noir, « preuves illustrées », évidences hasardeuses, « tout relève du dénuement de chaque réalité mise en scène », de rêves opaques ou de broderie de la « matière mentale ». Un monde où « la fiction devient chaque jour plus hermétique », où « la dégustation d’un poisson embroché incite à tous dévouements », où l’on peut s’extasier devant « l’aspect »merveilleux« de la reproduction » et passer des promesses aux promises, de la grâce au strass, de la peau de chagrin à la peau de chacun. Comme si, derrière ces cristallisations poétiques de points de vue, ces conjugaisons de visible et d’invisible, se cherchait le langage d’une délivrance, s’élaborait une histoire parallèle jouant avec les masques et les avatars de « la VRAIE personnalité de l’héroïne ».
Photogénique, ce qui naît de la lumière, d’où ce très beau titre, Photogénie des ombres peintes, qui, soulignant la beauté d’images-fantômes, suggère aussi, derrière la vacillation des présences, le poids de l’occulte. « Ce que précisément la poésie implose ou accepte : la non-formulation du réel par son miroitement sur la matière ».
Du « seul jardin japonais à portée de vue » à « Kyoto élégies » - c’est-à-dire en passant par ce pays lointain et fantasmatique dont Barthes disait qu’il est un empire où les signes vivent en toute liberté - ce sont les éclats d’une impossible mythologie du moi que nous donne Sandra Moussempès.

PHOTOGÉNIE DES OMBRES PEINTES
dE SANDRA MOUSSEMPÈS
Flammarion, 128 pages, 16

Photogénie Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°108 , novembre 2009.
LMDA PDF n°108
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