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Dossier Maylis de Kerangal
Chemins de la liberté

octobre 2010 | Le Matricule des Anges n°117 | par Thierry Guichard

Venue à la littérature par la voie classique du roman à intrigue, Maylis de Kerangal s’est dépouillée de livre en livre des codes traditionnels de la narration qui lui servaient de carcan rigide. Pour contourner le désir autobiographique, mais surtout pour trouver une phrase capable de rassembler en elle tous les bruissements du monde.

Dans la petite chambre de bonne où elle écrit, le lit sert de plan de travail : s’y étalent des feuilles de papier, ce qu’on imagine être de la documentation, des livres. Sur la table de travail, le désordre semble bien organisé autour de l’ordinateur. Au-dessus de lui, scotchée au mur, la citation manuscrite de Borges qui ouvre Naissance d’un pont : « Mais tout comme les mers trament d’obscurs échanges/Dans ce monde poreux il est tout aussi vrai/D’affirmer que chaque homme s’est baigné dans le Gange ». En réalité, il s’agit d’une autre traduction : « mais la veuve de Borges étant très pointilleuse, pour le livre, j’ai utilisé dans mon livre celle de Jean-Pierre Bernès pour La Pléiade. » À gauche d’une fenêtre qui ouvre sur les toits de tuiles du troisième arrondissement une cabine de douche et au centre de la pièce deux sièges, ça tombe bien, nous ne sommes pas trois…
Maylis de Kerangal n’est pas économe de ses mots. Sa parole, précipitée, précède parfois sa pensée. Les mots filent vite, font demi-tour, reviennent en bouche pour trouver une autre voie, repartent à l’abordage d’une citation, d’un exemple, d’une expression. Cette parole ressemble à une souris de laboratoire qui, devant un labyrinthe, décide de tester tous les chemins possibles en même temps. La romancière donne le sentiment que le temps pourrait lui manquer pour tout dire, pour tout écrire, pour tout lire. Elle cite des titres de livres comme s’ils avaient été forcément lus par son interlocuteur, rebondit sur l’évocation d’un film, revient à une scène d’un de ses livres. Ses virgules sont des « vous voyez », ses points sont exclusivement de suspension. De la fenêtre, montent, vaguement perceptible, une chanson de Barbara, puis le bruit coupant d’un conteneur à verre qu’un camion verse dans sa benne. La vie est là, dans les bruits du dehors et dans les phrases dedans qui peuplent cette chambre tapissée de livres. Et l’urgence, pour Maylis de Kerangal, se résume alors en une injonction : capter le réel.

Quelle logique voyez-vous dans la succession de vos livres en dix ans de publications ? Y en a-t-il une, ou vos romans s’écrivent-ils en autonomie complète les uns par rapport aux autres ?
Je crois qu’il y a une logique, mais qui est liée à un chemin littéraire progressif. À chaque livre, j’ai l’impression de me délester d’une certaine forme de conservatisme. Chaque livre est plus émancipé que le précédent par rapport aux codes narratifs. J’ai l’impression ainsi d’un arrachement point par point. Mais, en ce qui concerne les thèmes, il n’y a pas vraiment de liens entre eux. Il y a des invariants romanesques qui reviennent en termes de personnages ou de milieux, mais les histoires apparaissent un peu comme ça. Toutefois, la manière avec laquelle je traite ces histoires ne pourrait pas suivre un autre ordre que celui suivi depuis dix ans.

Par exemple, le fait que vous allongiez de plus en plus la phrase, ou cette voix narrative omnisciente et...

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