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Dossier Valère Novarina
Ça va saigner

janvier 2011 | Le Matricule des Anges n°119 | par Thierry Guichard

On le sentait venir. Depuis La Scène peut-être, Valère Novarina a fait de la communication un dindon de ses farces. Ses machines à dire venaient sur scène caricaturer les informations, les slogans, les communiqués. Sa conception de la langue, corps vivant, courant, souffle, s’opposait violemment à celle communément répandue aujourd’hui : la langue serait seulement un outil pour dire les choses. Le Vrai sang sort les griffes et s’ouvre avec un prologue, « L’Amour géomètre » qui fait figure de manifeste programmatique. L’enfant théorique y assène un art poétique très combatif : « Tout le monde entend tout le langage en rêve : sa transformation de surface n’a lieu qu’à l’école et dans le journal. » Les cibles sont désignées, reste le programme : « Les acteurs viendront le délivrer (le langage) : ils vont apprendre l’alphabet délivrant de la chair (…). Faire apparaître la vraie liturgie : l’expérience simultanée d’une incarcération et d’une délivrance. » Ouvrons le rideau. Les personnages (le seul vivier des noms occupe 47 pages !) défilent qui en voiture (autre figure récurrente de Novarina), qui en « machines à dire », qui dans leurs maisons (sorte de théâtres de marionnettes). La langue fuse, glisse, la sémantique en dérapant s’ouvre d’autres lexiques, joue et grince, les slogans politiques sont détournés carnavalesquement (« nous devons avoir le courage de prendre le passé par les cornes de l’avenir »), les crimes s’accumulent (« Le vendredi vingt-quatre octobre, comme à l’accoutumée, réouverture de la chasse aux pédophiles »), le grotesque est notre miroir. Le Vrai sang, dans le rire, les néologismes, l’absurde ou le lyrisme inversé n’est pas seulement une charge, même si le livre apparaît comme l’un des plus engagés de Novarina : il est aussi une joie. Celle de trouver dans la langue un mouvement qui nous emporte, nous ôte un temps le sol de la raison pour nous ravir. Le rapt est d’autant plus réussi que les mots métamorphosent l’espace et le temps : « Le vingt-six cloaque de l’an pantogyrique du seize nomovovectuple de chronogromonogyre, le jour de la Sainte-Loucandre et de l’époumoaouissement du Serviteur, je me mis à écrire une lettre en caractères sbires  ». Les correcteurs d’orthographe perdront le Nord, mais pas les acteurs qui feront de ces gymkhanas élocutoires de purs moments de jouissance.
Pour mieux saisir les enjeux de cette langue libérée, Paysage parlé qui paraît aux éditions de la Transparence offre une visite des territoires de Novarina. Mené par Olivier Dubouclez, l’ouvrage associe des photographies (de l’atelier, de la vallée de Varallo, d’un paysage hongrois près de Debrecen où Novarina est allé monter L’Opérette imaginaire, de la Savoie, etc.) à une réflexion de l’universitaire qui appelle une réponse de Novarina. Plus qu’un livre d’entretien, Paysage parlé est l’évocation de l’œuvre, de ce qui gît en elle, s’y déploie ou s’y cache. L’ouvrage n’épuise rien. Au contraire, il donne envie de prendre ces chemins que...

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