La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine français La Première défaite

octobre 2012 | Le Matricule des Anges n°137 | par Yves Le Gall

La Première défaite

Qu’un auteur puisse aujourd’hui consacrer plus de 600 pages à un texte dédié à un chagrin d’amour, cela peut étonner et même inquiéter. Mais la crainte de découvrir un récit truffé de longueurs est vite dissipée à la lecture de La Première Défaite. Cette déambulation littéraire d’un jeune homme oscillant entre la tentation de s’abandonner à une errance désespérée et l’effort de trouver les ressorts qui l’aideraient à surmonter son épreuve, est captivante. Elle présente un côté fascinant qui s’explique en grande partie par la fidélité absolue de ce jeune homme, qui n’est autre que Santiago H. Amigorena lui-même, à une « absence » qui devient le sens même de sa vie.
Le Premier Amour (P.O.L, 2004) nous avait fait découvrir Philippine qu’il rencontre alors qu’il est encore lycéen. La Première Défaite est le récit des cinq années qui suivent la rupture du couple. Philippine y acquiert une dimension mythique, celle d’un temps qui s’était arrêté pour l’auteur : « Je l’ai aimée dans un temps sans temps ». Mais il lui faut désormais vivre sans elle dans un temps qui a perdu toute saveur.
Il habite l’île Saint-Louis, il flâne, arpente les quais sombres de la Seine, qu’il traverse et retraverse. Il arrive que des filles lui sourient. Mais surtout il écrit, il survit avec les mots, grâce aux mots qui l’aident à affronter l’absence et la peur de l’oubli : « Mes mots déferlent sur mes oublis et les submergent telles des ondes furieuses, puis se retirent, moutonnant et murmurant leurs impuissants murmures ». Ce lecteur passionné de Proust et de Joyce fait de nombreuses escapades : Italie, Argentine, Uruguay, Angleterre. Mais partout il se sent en exil. L’écriture est sa seule demeure dans laquelle il « s’abîme », « s’immole » et parfois se recrée. Envoûtante demeure que Philippine ne cesse d’éclairer de sa « suicidante incandescence ».

Yves Le Gall

La Première défaite
Santiago H. Amigorena
P.O.L, 638 pages, 25

Le Matricule des Anges n°137 , octobre 2012.
LMDA papier n°137
6,50 
LMDA PDF n°137
4,00