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Domaine français Persévérer ou mourir

octobre 2012 | Le Matricule des Anges n°137 | par Thierry Guichard

Le dernier roman de Jérôme Ferrari interroge à nouveau la responsabilité des hommes à vivre debout quand Dieu est mort et quand le siècle s’est consumé.

Le Sermon sur la chute de Rome

Le Sermon sur la chute de Rome s’ouvre et se clôt sur une photo, prise en 1918, au moment où l’Occident finit de mourir. Elle montre une famille rassemblée dans une cour d’école corse en un cérémonial qui voulait inaugurer le siècle neuf, puisque l’ancien est resté enseveli dans les tranchées de Verdun. Tous ceux qui figurent sur la photographie sont morts au moment où s’ouvre le livre et Marcel qui les contemple n’était pas né encore au moment du cliché : il est le fils, il est le frère à naître. Il vient au monde un an après l’armistice : le temps pour son père de rentrer de Basse-Silésie où les camps de prisonniers de 14-18 en préparaient de plus désastreux. Le cinquième roman de Jérôme Ferrari met en scène des orphelins à l’image de Marcel dont on suivra la traversée du siècle. Non des hommes sans parents, mais des hommes qui ont perdu le monde dont ils étaient issus, un monde « qui avait fini depuis longtemps d’en être un et qui collait à leurs semelles comme de la boue ».
Les longues phrases de l’écrivain viennent les prendre un par un, ces orphelins de l’Histoire, leur donnent une généalogie, une terre qui est la Corse, une langue où s’entendent le français, le corse et le sarde, les rires gras des hommes accoudés aux comptoirs nocturnes quand la bêtise est un signe d’appartenance ou une tentative d’éloigner la douleur. Elles leur donnent un souffle quand bien même elles les convoquent pour jouer les figurants, comme ce Bernard Gratas venu d’Alsace prendre un bar en gérance avec femme et enfants, qui se retrouve vite sans femme ni enfants, échoué en cette terre comme si l’échec était sa vocation enfin trouvée. Jérôme Ferrari n’agite aucune marionnette, aucun pantin. Ses personnages ont tant d’humanité que le roman en est irradié. C’est là, dans cette exploration de l’humanité, que l’écriture trouve sa raison d’être. Une humanité dont l’écriture cherche l’âme.
On retrouve donc, si l’on a lu Balco Atlantico, Marie-Angèle et son bar. Sa fille Virginie brûlée par l’amour irrationnel qui la consumait déjà dans le troisième roman de Ferrari. On y entend parler d’André Degorce, dont l’âme s’est consumée dans une cave d’Algérie (Où j’ai laissé mon âme). S’il n’est pas nécessaire d’avoir lu les romans précédents pour lire Le Sermon…, on ne saurait trop conseiller au lecteur de faire le chemin inverse : Le Sermon… semble la matrice des livres qui l’ont précédé et en renvoie plus qu’un écho, une concordance.

Violence annoncée.

Matthieu et Libero font partie de la deuxième génération qui succède à Marcel, grand-père aigri du premier nommé. Les deux amis, au sortir d’études de philosophie à Paris, vont revenir sur l’Île de Beauté prendre la succession de Bernard Gratas à la tête du bar de Marie-Angèle. Pour Matthieu, qui a étudié Leibniz, c’est s’offrir le meilleur des mondes possibles. Être le démiurge de quelques mètres carrés de salle et de terrasse, transformer la vie de quatre serveuses, attirer comme la...

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