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Textes & images Jours de destruction, jours de révolte

janvier 2013 | Le Matricule des Anges n°139 | par Gilles Magniont

Jours de destruction, jours de révolte

C’est aux États-Unis qu’on observe, parmi les pays industrialisés, le plus fort taux de mortalité infantile ; aux États-Unis qu’une Indienne sur quatre tente de se suicider avant ses 18 ans ; aux États-Unis que sont 25% des détenus de la planète. Deux ans durant, Hedges et Sacco ont donné corps aux statistiques, d’une réserve amérindienne du Dakota à un centre-ville sinistré du New-Jersey, des montagnes de Virginie dynamitées par les industries minières aux champs de Floride où s’activent les travailleurs saisonniers. Soient les hauts lieux de l’Amérique postindustrielle, les plaies béantes du capitalisme, tiers-monde qu’on pensait se figurer – mais l’enquête fait nettement son effet, combinaison effroyable de chiffres, de récits documentés et de dessins, parcours parmi les paysages de désolation et les mines défaites, les mobile homes et les magasins murés, quand ne prospèrent plus que le commerce de la drogue et celui des ferrailleurs. « Une femme qui marche dans la rue avec un bambin dans une poussette, elle est quelqu’un. L’homme désœuvré qui la regarde passer, il n’est personne » : les témoignages rendent son visage à la misère, quand certains détails sont proprement fantastiques – ainsi de l’eau qui se met à puer à proximité des déchets miniers, ou des poils qui tombent au contact des engrais chimiques.
Des premières spoliations jusqu’aux esclavages contemporains, voilà le continuum historique de l’exploitation et de la violence. « Je suis assis et je la vois, la marée sans fin du chagrin » : aux vers de Whitman répondent dans ces pages une prophétie biblique : « Parce qu’ils ont semé le vent, ils moissonneront la tempête », en même temps qu’une intuition des auteurs : « au cœur de l’estomac, ce frémissement euphorique » quand Occupy Wall Street réveille New York en 2011. Un mouvement improvisé comme il s’en trouva en RDA ou en Palestine, et qui signalerait le « début de la fin » pour des élites confondues dans le clientélisme.

G. M.

Jours de destruction, jours de révolte
Chris Hedges et Joe Sacco
Traduit de l’américain par Sidonie Van den Dries (bande dessinée)
et Stéphane Dacheville (textes)
Futuropolis, 320 p., 27

Le Matricule des Anges n°139 , janvier 2013.
LMDA papier n°139
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