La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Dernier testament

octobre 2013 | Le Matricule des Anges n°147 | par Thierry Guinhut

Lorsque, né en 1935, le spectre commun s’approche, il faut à tout homme faire un bilan. A fortiori pour un écrivain. C’est ainsi que Kenzaburô Ôé, prix Nobel 1994, qui annonça en cette occasion ne plus écrire de roman, reprit « la plume-réservoir » pour offrir un volume de plus de mille pages, puis une trilogie, dont le dernier volet, Adieu mon livre !, est le seul traduit en français. On n’a pas oublié sa dénonciation des groupuscules d’extrême droite et du nationalisme dans les nouvelles du Faste des morts, le drame de son fils handicapé dans Une affaire personnelle, des romans tant familiaux, oniriques, que politiques comme Le Jeu du siècle… Mais nous avons ici la chance d’aborder un continent inconnu, sa période tardive. On retrouve en ce testament ces chères obsessions, mais aussi le combat anti-nucléaire (il publia des Notes de Hiroshima), ou le « problème Mishima »…
Kenzaburô Ôé fouille son passé, son argumentaire politique et son esthétique romanesque, au travers d’une mise en scène : un romancier d’âge vénérable renoue avec un ami d’enfance pour, en sa calme résidence, échanger des vues sur le monde comme il ne va plus, peut-être promis à la destruction : « la disparition de la terre ou la fin du nucléaire » ? Avec des invités, dont un architecte, le roman autobiographique, cette « montagne de signes annonciateurs », devient dialogue philosophique. Ils commentent des écrivains fondamentaux : Dostoïevski, Céline et surtout T.S. Eliot, le poète de La Terre vaine, dont les vers se révèlent être le pessimiste fil symbolique du récit, à la rencontre de l’« art de détruire ». Journal de lectures, « projet vidéo », récits emboîtés, remise en question de ses procédés d’écriture, immense veillée pré-funèbre, ce roman est un monument impressionnant, et pourtant fragile devant la mort inéluctable.

Thierry Guinhut

Adieu mon livre ! de Kenzaburô Oé
Traduit du japonais par J.-J. Tschudin et S. Fukui-Tschudin,
Philippe Picquier, 476 p., 23  ;

Dernier testament Par Thierry Guinhut
Le Matricule des Anges n°147 , octobre 2013.
LMDA papier n°147
6,50 
LMDA PDF n°147
4,00